Témoignage
d' |
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Première |
En tant
que journaliste-animateur, |
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Né le 21 février 1967 Auteur et journaliste Eric a été animateur
Il a participé
Eric a
travaillé quelques mois au Racing dans le développement En 2007, Eric Genetet
décide de consacrer davantage de temps
Il est également |
Les
trois premiers romans évoquent la relation à deux, le couple; le 4e
roman en cours d'écriture Livres
disponibles en librairie |
Interview du 11 juillet 2013 Je ne sais plus précisément quand j'ai rencontré Eric, mais je me souviens que c'était au Racing, à la Meinau. Comme j'ai débuté ma carrière professionnelle à la radio , à commencer par Top Music, j'ai été très vite correspondant sportif de matchs de football. Eric assurait des directs, et nous nous sommes côtoyés dans les tribunes, les conférences de Presse, les salons... J'avais à ce moment-là peu de relations avec lui en-dehors de la Meinau, mais lorsque je le croisais, il avait toujours des marques de sympathie à mon égard. Alors qu'à l'époque le sms et le mail n'existaient pas encore chez nous, de temps en temps il avait l'amabilité de me dire un mot gentil ou même de m'envoyer un petit courrier par la poste, pour m'encourager lorsque je couvrais des événements particuliers. Par exemple lorsque j'ai été reporter pour le Rallye des Pharaons en 1992... Un détail me fait sourire encore maintenant... En avril 1997, le Racing est en finale de la Coupe de la Ligue contre Bordeaux, au Parc des Princes. A la radio, Stéphane Capron et Eric commentent... L'ambiance est à son comble... Le Racing gagne une coupe nationale, certes Eric s'en réjouit mais voit déjà plus loin; je l'entends encore crier : RACING... EU-RO-PEEN ! Oui une qualification européenne était pour lui encore plus importante que de gagner la coupe pour notre pays ! Oui j'entends encore cette exclamation hurlée, véritable cri du coeur : RACING... EU-RO-PEEN ! La saison sportive d'après, au cours de l'été 1997, j'ai été embauché à Radio France Alsace comme animateur sportif. Et à partir de ce moment, Eric et moi avons travaillé ensemble tous les week-ends jusqu'à sa disparition. J'avais une expérience de radio FM mais pas celle de radio de service public, avec de réels professionnels aguerris. Pourtant je tenais le rôle du "master of ceremony", du "meneur de jeu" puisque dans les locaux de la radio je donnais la parole aux divers commentateurs des différents matchs, j'animais, je lançais, relançais, commentais, avec très peu de musique. Nous étions plongés quasiment à 100% dans le sport. J'étais en général à la Radio et Eric était dans la cabine de retransmission à la Meinau comme "super consultant" à côté d'un autre journaliste, soit il était ailleurs, à Mulhouse pour du basket entre autres ou dans une autre ville pour un match extérieur. Je me souviens particulièrement d'un soir où je m'étais déplacé à Milan pour un match du Racing contre l'Inter de Milan, Eric était au FCM Mulhouse, et nous dialoguions via l'antenne. Il y 'avait une entente cordiale, du respect, une sorte de langage commun propre aux journalistes sportifs entre eux, car animés par la même flamme ! Et même parfois animés du regret de ne pas avoir été sportifs !! Ce qui n'était pas le cas d'Eric qui avait connu durant de longues années la compétition, les matchs en tant que joueur. De mon côté, je n'ai jamais rêvé d'être un sportif émérite et exclusivement dans une discipline, mais j'ai fait quelques compétitions de natation à dix ans, un peu de handball, puis du tennis... et du football mais plus tard à partir de 30 ans jusqu'à être vice-champion d'Alsace en vétéran. Durant trois années, plus de cent fois nous avons travaillé ensemble pour la même émission. C'est difficile de trouver un moment particulier, atypique, car avec Eric tout se déroulait tellement bien ! Il pouvait se passer n'importe quoi, il rattrapait toujours le coup ! C'était du tac au tac, je le lançais, Eric commentait, je l'interrompais... Notre collaboration à l'antenne était bien huilée ! Comme elle l'était avec les journalistes qui l'accompagnaient à ce moment-là, d'abord Stéphane CAPRON puis Matthieu DUBRULLE la dernière année. Nous nous respections beaucoup sans pour autant être des amis intimes. Mais je l'ai invité à plusieurs reprises; notamment pour un déjeuner au Clou à l'époque où je faisais une rubrique pour le journal Bandini. Nous nous sommes aussi retrouvés lors de matchs amicaux de handball entre journalistes. Un matin lorsque je
suis arrivé à la radio, un journaliste sportif m'a annoncé sa mort.
D'abord je n'ai pas voulu le croire, deux jours avant nous avions encore
travaillé ensemble... Puis stupeur, tristesse, car au-delà du
monde du travail nous avions quand même créé un lien particulier.
Et j'ai décidé que j'allais lui rendre hommage ! Pour moi
c'était une évidence ! J'ai appelé plein de gens proches et les ai
enregistrés pour pouvoir faire le plus rapidement possible une
émission consacrée à Eric. Je me suis enfermé dans une cabine de
montage pour la préparer... Et les témoignages que je réécoutais
étaient si touchants que je n'ai pas cessé de pleurer; c'était
incroyable, je n'avais jamais vécu cela. Et là je me suis rendu compte
que je ne le verrai plus... J'étais d'ailleurs si pris par cette
préparation, si isolé avec ces mots, que j'en ai complètement oublié
le temps, les autres rendez-vous prévus... Et je suis rentré au petit
matin, encore sous le coup de l'émotion. L'hommage radiophonique a
duré une quarantaine de minutes et a été diffusé à la radio avant
un match du Racing. Oui j'ai été ravi de pouvoir faire ce cadeau à Eric, à ce grand gars que j'aimais beaucoup et qui avait une voix hallucinante. Il m'a toujours impressionné ! D'ailleurs comme j'écrivais également la chronique hebdomadaire Un ballon dans la tête pour Sport Alsace Foot, rubrique un peu décalée par rapport au monde sportif, je n'ai pas hésité à consacrer un article à Eric. On m'a d'ailleurs dit que la page a été affichée dans les locaux de France 3 Alsace ! Dans cet hommage, je précisais que le mot qu'il avait sans doute le plus prononcé dans sa vie, c'était : RACING ! Je pense que je ne suis pas loin de la vérité ! J'étais bien entendu à l'enterrement d'Eric, à l'Eglise protestante de l'Esplanade. Quand je pense à Eric, il y a une image de grandeur, pas seulement liée à sa grande taille... Son charisme, son style unique, ses intonations, son accent bien à lui aussi, sa capacité à garder en mémoire des événements, sa faculté d'animer sans prise de notes. Oui il ne ressemblait à personne, il ne copiait personne, il était à la fois indépendant et pro. Il assumait vraiment qui il était. Je parle là avec l'impression que j'en avais il y a quinze ans, j'avais alors la trentaine et je percevais sans doute les événements, les personnes encore autrement que maintenant. Curieusement, à l'époque j'avais peu de contacts avec son collègue Christian DANIEL; ce n'est qu'après la mort d'Eric, et après que Christian soit parti de France 3 que nous sommes devenus plus proches. Je l'ai invité à Radio France Alsace, mais notre amitié s'est renforcée lorsque j'ai proposé à Christian de me rejoindre à Télé Alsace pour le Spécial sport du lundi. Ce fut une belle expérience pour tous les deux. Par contre, nous n'avons jamais vraiment évoqué notre passé avec Eric. Personnellement, je garde une image très positive des deux à l'antenne, comme étant très pros. Si je revoyais Eric maintenant, je lui parlerais spontanément de foot, puisque l'essentiel de nos dialogues en était baigné : "As-tu suivi le Racing ?" Car finalement, Eric n'a jamais connu le Racing dans des divisions aussi basses. Bien entendu, je me raccrocherais aux deux coupes, celle de 2001 et celle de 2005... Je le questionnerais : "As-tu vu le match, la finale où Chilavert a marqué le tir au but décisif en 2001 ?" Je lui parlerais aussi de ma nouvelle vie... Que j'ai délaissé progressivement les émissions radios, que je regarde moins le foot, que je suis un peu déçu par ce milieu par moments, que le jeu est devenu plus stéréotypé, que je ne connais plus tous les joueurs par coeur comme avant, que mon fils a choisi de jouer au tennis, mais que le matin au petit déjeuner je vais sur internet consulter le site de l'Equipe et qu'il ne se passe pas une journée de championnat sans que je ne regarde les résultats !! Je lui raconterais que j'ai décidé depuis 2007 de consacrer vraiment davantage de temps à l'écriture qui m'a toujours passionné. Une meilleure connaissance avec soi-même et parfois des remises en question. Et sans doute, en serait-il intéressé, me poserait-il des questions, me donnerait-il son avis sur mes écrits, me ferait-il part de ses expériences... Et j'écouterais ses commentaires avec plaisir...
ITV
du 11 juillet 2013 |
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