Témoignage de
Jean-Claude BADER

 

Première
rencontre 
1980

En tant que Directeur de Restauration
 du Holiday Inn,
 Jean-Claude a souvent "refait les matchs"
 avec Eric !



Dernière
rencontre
2000

 

Né le 22 septembre 1951

Chanteur du groupe Tennessee
(interprète du répertoire de Johnny Hallyday)

Président des restaurateurs 
de Strasbourg
  Vice-Président départemental
 de la Restauration

Conseiller prud'homal

 

Adjoint au Maire de Strasbourg
(au Tourisme et à l'Animation)
de 2001 à 2008

Patron du restaurant l'Arsenal à la Krutenau
 de 1988 à 2005

Directeur de Restauration -  Holliday Inn
de 1980 à 1984

 

Au début des années 80, j'étais Directeur de Restauration du Holiday Inn, place de Bordeaux à Strasbourg. L'établissement se trouvait à deux pas du bâtiment qui abritait FR3 Alsace et Radio Alsace (jusqu'en 1983 où la Radio s'est installée rue Joseph Massol). A l'époque, Eric se rendait à la piscine de l'hôtel, jusqu'à trois fois par semaine pour se détendre après son travail. Je  connaissais déjà Eric par le biais de la Radio et de la TV, des journaux, mais c'est  à l'Holiday Inn que je l'ai croisé la première fois, que je l'ai vu directement en face de moi. J'ai ouvert grand les yeux,  impressionné par son charisme, et c'était déjà une personnalité audiovisuelle, un VIP. Je l'ai salué aimablement et de suite le contact a été établi joyeusement. 

Après quasiment chacune de ses séances de natation  - et lorsque j'étais disponible -, nous nous installions au bar, autour d'un verre, et nous discutions, essentiellement de football. J'avais joué jusqu'en Promotion d'Honneur à Erstein, Eschau, Nordhouse et même ensuite en Vétérans au stade Vauban, donc je savais ce que pratiquer le football signifiait. Je suivais également le Racing de très près et avec passion, à la Radio ou directement au stade quand je pouvais me libérer. Alors, Eric et moi, assis côte à côte au bar, nous "refaisions le match", régulièrement. D'ailleurs il arrivait qu'on ne soit pas du tout d'accord sur certains détails de jeux, de décisions... Mais lui restait calme, ne s'énervait pas, tempérait ; alors que mon tempérament d'alors m'aurait fait hausser la voix facilement, avec lui non, je discutais plus posément; d'une certaine façon il me faisait comprendre naturellement que ce n'était pas la peine de trop s'emporter à ce sujet ! Nous en avons eu des échanges cordialement animés ! Quand il ne me voyait pas à la fin de son entraînement à la piscine, il me faisait demander à la réception dans le hall. Et nous poursuivions notre "feuilleton foot". Bien entendu nous évoquions souvent le Racing, mais aussi d'autres clubs régionaux en division d'honneur entre autres... Eric avait une grande connaissance de ce milieu et c'était un plaisir de pouvoir converser ainsi avec lui. Par contre, nous avons toujours évité le sujet de la politique dans lequel il ne tenait pas à basculer. Quelquefois, je le sentais moins positif, probablement plus fatigué, alors j'essayais de lui égayer l'esprit et je blaguais beaucoup. Il souriait, il appréciait !

Après 1984, j'ai quitté l'établissement de la place de Bordeaux. Alors nous nous sommes vus moins souvent. Lorsque je pouvais me libérer, il m'arrivait d'aller à la Meinau, dans les gradins ou invité dans les loges; et lorsqu'Eric avait fini la retransmission, il remontait de la Tribune de Presse, nous échangions quelques mots très amicalement, contents de nous revoir. Mais lui était affairé puisque sa soirée de travail n'était de loin pas terminée. Par la suite, j'ai pu le rencontrer encore à Strasbourg à l'Arsenal où il lui est arrivé de manger; il était ravi que j'en sois devenu le patron. Mais bien entendu cette fois c'est moi qui étais pris par le travail et je ne voulais pas déranger sa tablée.

Il savait que je vouais une passion pour Johnny Hallyday (1), mais il n'a jamais pu m'entendre chanter puisque j'ai débuté les concerts après sa disparition.  C'est dommage car je pense qu'il en aurait été assez fier, qu'il m'aurait encouragé... Comme il l'a fait début de l'an 2000 : j'étais tenté de prendre la Présidence de l'AS Erstein - association sportive de ma ville d'enfance -, mais j'hésitais au vu de certains problèmes; il m'a motivé, pensait que j'allais y arriver. Ce fut effectivement le cas. J'ai pris la fonction en octobre 2000 pour deux ans. Nomination juste après son départ que j'ai appris par téléphone. J'étais à Paris à ce moment-là, un ami m'a appelé pour me prévenir.  Incroyable ! Ce grand Monsieur si professionnel, si patient, si généreux avait disparu brusquement. Ca a été un choc !

Si j'avais l'occasion de le recroiser, je lui dirais : "Mais t'étais où ? Viens on va s'asseoir et discuter !"
Je lui proposerais de venir suivre une de ses nouvelles émissions en live dans le studio de France 3 Alsace, car j'aurais bien aimé le faire avant et je n'en ai pas eu l'occasion. On parlerait aussi un peu de politique municipale (2), beaucoup du Racing, du foot en général... Et bien entendu de ma nouvelle carrière de chanteur, des musiciens qui m'accompagnent. Je serais fier et vraiment ravi de l'inviter à notre prochain concert !

Propos du 22 août 2013

 

1 - Jean-Claude BADER a toujours été un grand fan de Johnny. Depuis longtemps qu'il connaît une grande partie de son répertoire par coeur à force d'écouter les chansons et de les interpréter sous la douche, en auto... En 1998, pour ses 47 ans, sa femme et son fils lui ont offert une chaîne avec la fonction karaoké. Il a donc continué à s'entraîner, micro en main, a fini par s'enregistrer, a écouté les erreurs d'interprétation, a refait des essais et s'est bonifié progressivement... Puis il s'est rendu dans des bars à karaoké où il a très vite eu du succès. Il s'est aussi produit avec le groupe Tennessee qui interprétait du rock des années 50-60 alors que lui continuait à chanter le répertoire de Johnny avec conviction et charisme. Le constat était simple : il se passait à chaque fois quelque chose de fort avec le public lorsqu'il interprétait du Johnny. Ainsi les musiciens se sont associés avec Jean-Claude et ont entamé une série de concerts autour de Johnny. Jean-Claude ne veut surtout pas être un xe sosie, d'ailleurs il lui est arrivé qu'on le compare davantage à Eddy Mitchell qu'à Johnny ! Il ne veut aller dans la caricature et tient à garder son identité physique, sa personnalité; mais interpréter les chansons avec passion, ça oui, reconnaissant que Johnny est inimitable et unique. Ce qui lui réussit à ravir puisque Jean-Claude et son groupe proposent 30 à 50 concerts par an. Il est devenu une référence, en Alsace mais se produit aussi avec le groupe Tennessee dans diverses autres régions (Normandie, Champagne...).


© JCB 

Un fan club a vu le jour en 2010 grâce à Virginie RAML et Philippe SAAL, créateurs de  l'association : le Club des amis de Jean-Claude BADER.

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2 - Jean-Claude BADER a été adjoint au maire de Strasbourg durant sept ans. Devenir responsable du Tourisme et de l'Animation à Strasbourg a été un défi qu'il a aimé relever, une tâche effectuée avec sérieux et conviction. Ce fut aussi une expérience positive humainement parlant. Egalement un "plus" dans son évolution personnelle, aiguisant son aisance et son assurance. Il faut savoir écouter, savoir encaisser des coups, quitter une certaine naïveté, ne pas tomber dans les pièges de certains journalistes, mais être ouvert à tout public. Chaque choix (politique mais aussi au niveau restauration ou chanson) il l'assume à fond, sans quitter son sens de l'humour, tout en préservant son tempérament. 


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2013