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MICHEL FUCHS |
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La vie de marché... |
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© netcomete |
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Certains métiers sont inconnus du public... Celui de commerçant non sédentaire par exemple. Bien entendu, tous les jours vous êtes côtoyé par un grand nombre de personnes, puisque selon un sondage, près de 8 consommateurs sur 10 fréquentent un marché. Mais ceux-ci ignorent en général vos conditions de travail. Pouvez-vous nous les détailler ? |
MF : La seule liberté que j'ai, c'est de m'absenter quelques minutes pour prendre un café ou discuter avec d'autres commerçants ! Surtout par temps de pluie ! Commence ensuite l'opération rangement. Vers quatorze-quinze heures je rentre chez moi et mange. Lorsque j'ai une foire, c'est journée continue et il est plutôt 20 h lorsque je retourne à la maison. Passage sous une douche bien méritée; parfois une séance d'une heure de longueurs à la piscine ou de 10 km d'endurance, histoire de décompresser et de maintenir une forme physique nécessaire à ce métier. Car être malade, c'est ne pas pouvoir aller installer son stand et donc perdre une journée de travail, de salaire ! Et bien entendu, il reste la comptabilité à faire (caisse, paiement des factures, des charges inhérentes au fait que nous soyons inscrits au registre du commerce...) Ce qu'on appelle le "réassort" est également une tâche à ne pas négliger pour ne pas être en rupture sur le marché. Régulièrement, il faut aussi se rendre à Paris ou Lyon (départ en pleine nuit) pour faire les achats à nos adresses de référence... Il s'agit de proposer de la qualité à des prix raisonnables, de s'adapter à notre cliéntèle fidèle, aux saisons, de prévoir les tendances... Pour
moi, ma sœur ou mon frère, ce sont des semaines
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C'est un métier particulier. Si vous avez atterri sur les marchés, c'est grâce à votre famille, non ? |
MF : Mon père travaillait dans le domaine du commerce de la volaille à Haguenau. Ma mère est arrivée en Alsace car après-guerre elle s'est rendue chez ses grands-parents, verriers à Wingen-sur-Moder, et elle y a "déballé" des pelotes et pulls en laine et coton (à l'époque les matières synthétiques n'étaient pas encore utilisées) : les clients affluaient ! Puis elle a rencontré mon père. Ils se sont mariés. Ils ont ouvert un commerce de vêtements au centre de Haguenau (fermé depuis). Mais ma mère a continué la vente sur les marchés jusqu'à sa retraite (mon père a travaillé 20 années dans les transports). Et moi, dès six ans, je passais beaucoup de mes journées de vacances derrière les stands ! En 1988, après mon service militaire, j'ai choisi de plein gré de rejoindre l'entreprise familiale : je suis devenu à mon tour commerçant non sédentaire (cam' comme on dit dans notre jargon...). Désormais, c'est une histoire de famille puisque mon frère, ma sœur de 30 ans (qui a fait un Bac commercial) et moi, nous sommes dans l'entreprise ! C'est un métier ardu, mais qui me convient, qui en vaut bien d'autres. Nous ne sommes pas ce qu'on appelle des forains ou des commerçants ambulants car nous avons une résidence fixe. Nous sommes une entreprise familiale avec des conditions particulières de travail; nous devons savoir tout gérer nous-mêmes de A à Z; et celui qui a pratiqué la vente sur le marché est capable ensuite d'être excellent vendeur dans une boutique (l'inverse n'est pas forcément vrai !). Le marché, c'est une bonne école d'endurance et de vente !
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Comment percevez-vous le métier au quotidien, les contacts ? |
MF : Nous sommes connus des adeptes du marché, étant donné que nous pratiquons ce métier depuis longtemps aux mêmes endroits. Notre présence est presque une évidence et nous avons une clientèle fidèle. Nous participons aussi à des foires et braderies. Bien entendu, certains vont au marché pour flâner, pour parler, pour rencontrer du monde : les badauds. C'est le côté convivial de cette forme de commerce millénaire qui a repris des galons. Il y a un côté beaucoup plus humain lorsqu'on achète au marché. Entre commerçants, cette convivialité se perd parfois. Comment vous dire? Avant, on allait s'acheter du pain chez tel, du fromage chez tel autre, on se procurait de la boisson et on partageait un casse-croûte avec d'autres cam' vers 8-9 h du matin. On était prêts à se rendre des services, à se prêter du matériel si nécessaire et même à se partager la place ! Comme la plupart des stands ne sont malheureusement plus repris par les enfants des commerçants, il y a de plus en plus de nouveaux, inconnus, pas forcément près à rentrer dans la mentalité du partage, de la solidarité... J'aimerais également que les stands de type bazar se développent davantage. Ainsi, le marché sera comme avant l'endroit où l'on trouvera de tout, avec un contact client-commerçant privilégié (que l'on ne perçoit pas dans les grandes surfaces). Bref, un retour à une tradition, nécessaire dans notre société.
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Vous êtes également vice-président du Syndicat des Commerçants non sédentaires du Bas-Rhin (appartenant à la FNSCMF) . En quoi consiste votre tâche ? |
MF : La Présidente Nationale de la Fédération est Monique Rubens. Le Président d'honneur est Claude Cornoueil qui gère également notre département du Bas-Rhin. Nous nous voyons régulièrement pour des mises au point (je suis au syndicat une ou deux après-midis par semaine) C'est une activité chronophage et bénévole qui n'est pas évidente. Certains râlent facilement mais ne font aucun effort pour donner de leur temps, de leur énergie ou de leur écoute à la defense du métier. Nous sommes plus de 110 000 entreprises dans notre métier sur toute la France. Il faut savoir que deux-tiers des stands sont non-alimentaires, et nous veillons à conserver un équilibre pour que les 6 000 marchés nationaux deviennent des lieux où l'on a envie d'aller et d'acheter.
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Si quelqu'un voulait devenir commerçant non sédentaire dans notre département, comment devrait-il agir ? |
MF :
Il faut être en bonne santé physique et
endurant, ne pas compter les heures, se contenter d'un jour de loisirs et
en général d'un salaire très moyen Mais la réalité est souvent difficile : être immatriculé est une chose, avoir un emplacement une autre. Lorsqu'il y a trop de commerçants par rapport aux places disponibles, un tirage au sort est effectué le matin ! Hé oui, essentiellement dans les grandes villes comme Strasbourg ! Ce n'est pas facile et il faut de la chance ou de la patience... Lorsqu'on a une place, un employé de la ville (le placier) vient contrôler votre carte professionnelle, valable deux ans, et percevoir le prix de l'emplacement. Si vous avez une place permanente (parfois il faut attendre des années), vous payez différemment : à Haguenau, par exemple, c'est 130 euros par an et par mètre de stand, payable trimestriellement. Nous n'avons pas de bail commercial, mais une autorisation accordée par la municipalité. Cependant, comme nous faisons partie de ceux qui possèdent un abonnement à un emplacement fixe, nous devons payer en plus une taxe professionnelle; donc, sept emplacements par semaine signifient 7 taxes professionnelles ! Ce n'est pas rien ! Quelques conseils pratiques : visiter des marchés de votre région et faire un bilan des articles manquants ou très peu représentés (il ne s'agit pas de faire un Xe stand d'un produit déjà présent, style la confection !!!! Souvent il manque des stands de chaussures, articles pour enfants, bazar, mercerie, toiles cirées et blanc, disquaire...) Penser à prévoir un budget pour la camionnette ou camion-magasin... et pour le stand, ne pas hésiter à demander conseil à un commerçant ambulant : combien de fois ai-je vu des jeunes dans la profession, commencer avec des parasols non adaptés à la structure du stand, des présentoirs inadaptés... C'est un forgeant qu'on devient forgeron, certes, mais on peut s'éviter des dépenses superflues si on raisonne correctement au départ ! Et attention, il y a des semaines où il est impossible de déballer (intempéries, manque de place...) Penser à commencer un marché en hiver pour avoir des chances d'y continuer plus tard, d'autant plus que de plus en plus de marchés sont saturés vue le nombre exponentiel de stands depuis quelques temps ! Ne pas oublier que ce métier est quand même dur au niveau physique et mental... Et que ce n'est pas parce qu'on a une camionnette et quelque chose à vendre que tout fonctionnera sur des roulettes !!! Bon courage et bonne chance ! Pour
de plus amples détails, il faut s'adresser à la Mairie, à la CCI
de Strasbourg et du Bas-Rhin (10 Place Gutenberg -
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Des loisirs ? |
MF : Avec mon travail, il m'est aussi nécessaire d'avoir des plages de tranquillité ! J'adore découvrir de nouvelles recettes pour le plaisir de bien manger... J'ai également besoin de me dépenser physiquement et maintenir ma forme à travers le sport. Je suis capable de prendre mes chaussures de sport et de courir des kilomètres sous la pluie, même si je suis levé depuis cinq heures moins le quart ! Internet, c'est un moyen de communication et d'informations certes... Mais que voulez-vous, rencontrer les gens en live c'est bien plus agréable et humain à mon goût !
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Michel
Fuchs respire l'âme du marché
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(Paris-Mérinos, sur les marchés du Bas-Rhin - dont Haguenau - depuis des décennies ! La QUALITE pour un prix raisonnable... La famille FUCHS est à votre écoute, vous conseille pour les bons choix... Vous êtes une femme, un homme ? Junior, Sénior ou entre les deux ? Vous cherchez des pulls, gilets, débardeurs, chemisiers, tuniques, tee-shirts ? Ou des caleçons, des jupes, des vestes... ? Classique ou sportswear ? De la taille 36 à des grandes tailles jusqu'à 62 ? Ce stand est forcément fait pour vous !) Lien gratuit pour mon ami Michel Fuchs |
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