Nous
avons rencontré Georges
Rinckert à Haguenau-Centre,
dans son imprimerie... à
l'ancienne.
Dans
l'atelier, des tiroirs avec
des myriades de caractères
(en alliage)
rangés dans ce qu'on
appelle des casses.
Chaque
tiroir comporte un type de fonte
caractérisée
par le nom de la police,
l'engraissement
(gras, demi-gras et maigre),
le type romain
ou italique
(penché) et le corps
(grandeur, taille
verticale d'une fonte)). Un
peu comme sur un ordinateur,
sauf qu'ici chaque lettre
est prise
manuellement.
Le
classement dans un tiroir
est fait selon un
ordre typographique
: en haut les capitales (par
ordre alphabétique), plus
bas les bas-de-casse, c-a-d
les minuscules, selon un
ordre déjà proposé par
Didot (famille d'imprimeurs
du XVIIe s.) et qui prend
sans doute en compte la
fréquence des lettres.
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Chaque
caractère a sa signature.
Pour ne pas se tromper dans
la composition
notre imprimeur vérifie
toujours les repères sur la
tranche des caractères. Ex.
: s'il prend des lettres en
"garamont",
demi-gras italique corps 6,
les caractères doivent tous
être alignés selon un
même repère. Sinon, c'est
qu'il y a eu une erreur, un
caractère qui provient d'un
autre tiroir.
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Les
caractères sont placés
dans un composteur.
Le tout est calé avec des blancs
en plomb.
En
imprimerie, les espaces ne
sont pas calculés par
unité métriques (mm...),
mais par cisereaux
, le plus fin c'est le point
en photocomposition il
s'agit du cadratin
(dont la
largeur égale la force de
corps du caractère
utilisé), demi-cadratin,
quart de cadratin (appelé
aussi espace fine...
espace
devenant féminin dans le
vocabulaire typographique !) |
Dans le
composteur, la
partie 1 permet de
formater la carte
(taille), la 2 de
faire des blancs
dans la carte-même |
Sur les
étagères les gros
blancs allant de 30
cisereaux par ex.
Dans les tiroirs
les blancs plus fins
qui servent dans la
composition |
Blancs entre les
lignes, épaisseurs
variables : de
gauche à droite
-->un point, deux
points, six points,
un cisereau |
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Le
tout est mis dans le chassis
de la machine. On rajoute l'encre, on prépare les
cartons, les papiers
(coupés aux massicots). En
mettant la machine en route,
le papier est pris (1) puis
glisse sur une plaque qui va
se placer sur les
caractères encrés(2). Puis
le tout glisse à droite
pour laisser la place au papier suivant. |
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Pour
les papiers glacés, une
poudre spéciale est
projetée automatiquement
sur le papier entre chaque
carte afin d'éviter des
traces d'encre sur le dos.
La machine de Georges
a été achetée d'occasion,
il faut l'entretenir, mais
elle est performante et
fiable.
Si on souhaite des
cartes en couleur (jusqu'à
4), il faut prévoir 4
passages (en encrant les
rouleaux avec la couleur
adéquate). D'ailleurs,
précise Georges, maintenant les encres sont
beaucoup moins toxiques et
odorantes.
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Georges
n'a pas vu l'utilité d'un
investissement en PAO,
photocomposition et montage
offset, son atelier lui
suffisait pour vivre, les
commandes (cartes de visite,
menus, faire-part...)
remplissent son carnet. Il
ne fait pas de pub, car le
bouche à oreilles
fonctionnent bien. Les prix
restent compétitifs. Les
délais (parfois très
rapides, 24 heures) sont respectés.
Comme nous dit
Georges, que c'est bon de
rentrer du grand air des
vacances et de pénétrer dans
l'atelier où il sent les
odeurs de l'encre
exacerbées ! La retraite
était prévue pour
septembre 2001, mais en
octobre, Georges était
encore devant sa machine ! Décidément,
le métier est imprimé en
lui... Difficile d'arrêter
! |
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