Portrait

Herbert WILD

Pasteur à Haguenau de 1965 à 1981

 © Ch.W
 

Carte d'identité 

 

 

Né le 17 août 1914 (à Magdebourg, comme évacué de Dannemarie, Haut-Rhin) de Henri WILD, Receveur Principal des PTT, et de Marguerite née WANK,qui tous deux reposent dans le cimetière de Haguenau. 

Mariage à Neuwiller-lès-Saverne avec Eltrude Decker, le 12 mai 1942.

8 enfants (Reinhard en 1943, Elisabeth en 1946, Erwin en 1947, Christophe en 1948, Anne-Marie en 1949, Alfred en 1954, Bernard en 1958, Jean-Marc en 1961) et 10 petits-enfants.

Décédé ce 27 novembre 2001 à Strasbourg et enterré à Haguenau.

Témoignages 

"Il a  un courage et une ténacité rares."


"Sa langue de prédilection est un alsacien très élaboré."RB


"C'est un fervent admirateur du peintre mulhousien Marcel RECHER , originaire de Stattmaten."
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2 oeuvres extraites du site de Marcel RECHER avec son aimable autorisation

"Très oecuméniste, le Pasteur Wild a souvent eu de bons contacts avec les curés."

"Lors de mon mariage, il m'a dit ainsi qu'à mon mari : même lorsque vous serez un vieux couple, il ne faudra pas oublier de vous dire Je t'aime..."Madeleine Hitzke

Avant sa nomination comme pasteur à Haguenau...

A peine né, Herbert vit la Première Guerre mondiale à Pfaffenhoffen. A cinq ans, il déménage à Soultz-sous-Forêts. 

De 1924 à 1934, il fait connaissance avec notre ville de Haguenau, où il fréquente le Lycée en tant qu'externe. Il en sort, le baccalauréat en poche,  et va s'inscrire en Faculté de Théologie Protestante à Strasbourg. Il obtient la licence en 1937.

A la fête de l'Epiphanie de 1936, il fut reçu dans la Confrérie St Michaël (Michaelsbruderschaft), au sein de laquelle il fut durant douze années membre du Conseil à la Maison de Retraite Kloster-Kirchberg, en Allemagne.

Puis arrive la Seconde Guerre mondiale. Herbert sert la Nation, engagé dans  l'Armée de 1939 à 1940; à la fin de l'année, il part étudier à Leipzig (Faculté de Théologie et Institut de Théologie Pastorale). D'ailleurs, dès 1941, il assure les fonctions de Pasteur-administrateur à Weyer (Bas-Rhin).

Il épouse Eltrude DECKER (fille du Pasteur Decker à Neuwiller-lès-Saverne) en 1942. Il est alors Pasteur à Drulingen-Ottwiller et Weyer-Schalbach.

En 1943, mauvaise époque, où incorporé à la Wehrmacht, il se retrouve prisonnier russe jusqu'à la fin de la Guerre.

Vient alors une période très féconde de vingt ans en tant que  Pasteur de  Sessenheim et villages environnants (Dahlunden, Stattmatten, Routzenheim, Auenheim), tout en assurant les fonctions de Secrétaire Général des EUL (Equipes Unionistes Luthériennes), de Directeur des Retraites à Neuwiller-lès-Saverne (1945 à 1962). Parallèlement, il se rend régulièrement à Haguenau en tant que membre de la Commission de Surveillance de la Maison Centrale (1947-1957).

Lointain successeur du Pasteur BRION de Sesenheim (avec un "s" selon l'orthographe de l'époque), dont la fille Frédérique vécut une idylle avec l'illustre homme de lettres allemand JW GOETHE, Herbert accueillit dans la cour du presbytère et en sa maison de nombreuses personnes qui venaient de tous les coins du monde pour cheminer sur les traces de Goethe en Alsace !

Durant cette période d'après-guerre, tout était à reconstruire, et Herbert s'y attela avec une volonté farouche de bâtisseur d'âme, comme pourraient en témoigner de nombreux paroissiens de Sessenheim et des environs. Joachim Hitzke s'exprime ainsi à son sujet :


" Lors des cultes du dimanche, l'église était pleine. Herbert Wild faisait aussi dans le social et apportait son aide quand il le pouvait. Régulièrement, il rendait  visite aux familles. Il organisait des rencontres de jeunes (Jugendtreffen) entre villages; j'y assistais et nous étions parfois plus de 100. Sous sa houlette saine et bienveillante, des rencontres identiques avaient lieu au foyer interrégional protestant de  Neuwiller-lès-Saverne. Je me souviens également des études bibliques (Bibelstunde), le soir, dans le bureau du presbytère. 
Il a su créer des lieux de convivialité, d'échanges de pensées. Chacun avait droit à la parole, chacun y était respecté dans sa personnalité, son identité propre (nous n'étions pas des numéros parmi d'autres !). J'y ai d'ailleurs rencontré ma compagne de vie !
De nombreux responsables religieux (et sociaux) pourraient prendre exemple sur ce Pasteur qui a probablement permis à certains de ne pas dériver vers les drogues ou vers d'autres mouvements religieux sectaires. Il a su donner des repères et s'ouvrir aux problèmes des jeunes, il a utilisé le dialogue. Lui et sa femme Eltrude ont toujours été exemplaires."

Par ailleurs, H. Wild a été à l'origine, en 1965, juste avant son départ pour la paroisse de Haguenau, de la construction du foyer paroissial, face au presbytère, sur le terrain de l'église protestante de Sessenheim. C'est un endroit idéal pour les activités paroissiales, de jeunesse, des conférences, en plein centre de la commune. Dès leur arrivée à Sessenheim, son épouse Eltrude  a créé et dirigé la chorale paroissiale, qui a agrémenté les cultes par de magnifiques chants sacrés, tout particulièrement lors des fêtes liturgiques importantes, Noël, Pâques, confirmations ..."

C'est en 1965 qu'il vient s'installer définitivement à Haguenau où, jusqu'à sa retraite (en 1981), il  officie à la paroisse protestante.

Mais ce n'est pas tout...

De 1954 à 1965, Herbert est membre du Conseil National Protestant de la Jeunesse 
et de 1959 à 1965, membre de la Commission Jeunesse de l'ECAAL (Eglise de la Confession d'Augsbourg d'Alsace et de Lorraine).


En 1956, on le retrouve Président de la Sous-Commission Jeunesse au Rassemblement Protestant et  Président de la Sous-Commission Jeunesse au Rassemblement de la Jeunesse Protestante de France à Strasbourg.


En  1962, il devient membre du Comité au Département de Recherches Communautaires de la Fédération Protestante de France et en 1963 du Conseil de la Fédération Protestante de France (Paris), du Comité de Rédaction de Fraternité Evangélique et du Messager Evangélique (revues protestantes).


Dès 1967 et jusqu'à 1974, il est nommé Président de la Commission du Ministère Pastoral et jusqu'en 1971, Président du Consistoire de Bischwiller !

Ses actions à la Paroisse de Haguenau

Herbert Wild a donné beaucoup d'importance au culte paroissial du Dimanche: avec toujours un culte en français, un autre en allemand.


Il a aussi insisté sur les Etudes bibliques, l'enseignement religieux dans les lycées et collèges de Haguenau et les réunions régulières des responsables paroissiaux.


A noter aussi les contacts fraternels avec les curés et ecclésiastiques catholiques de la
ville, qui ont abouti à des réunions oecuméniques et à quelques cultes en commun chaque année. Sans oublier sa participation à des congrès et retraites spirituelles à Taizé, Versailles, Poymerol, Paris et en Suède.

Il a également été Membre fondateur de réunions médecins- pasteurs durant 7 années.

Et - le saviez-vous ? -, Herbert a été à l'origine des rénovations de l'église protestante de Haguenau et des orgues tout comme de la construction du fameux Foyer Capito (Rue Neuve).

Encore d'autres activités ?

Oui ! En 1967, il est membre fondateur du Cercle René Schickelé et co-auteur de sa première parution: "Notre avenir est bilingue", préfacé par A.Kastler, Prix Nobel.

Toujours de nombreux échanges et contacts avec des Scientifiques, des Théologiens, des Auteurs, des Artistes, des Intellectuels de toutes nations. D'où une grande ouverture d'esprit...


Herbert a également écrit deux livres en allemand, édités par le Morstadt-Verlag de Kehl :

  •  "Das Gästebuch des Sesenheimer Pfarrhauses"

  •  "Randbemerkungen zum Leben" .

Actuellement Herbert Wild souffre d'une maladie qui l'empêche de lire et d'écrire comme il le souhaiterait; mais sa mémoire et son intelligence, sa vivacité d'esprit sont intacts. Sa femme le seconde et le soutient, comme elle l'a toujours fait au courant de leur vie commune.

Quant à la Paroisse protestante vous pouvez visiter son site, avec ses parties présentation, activités...(un des premiers sites de Haguenau sous http://assoc.wanadoo.fr/pph )

 

Mise en page : Elisabeth Messmer
Merci à Christophe Wild pour son aide

Rajout de 
Monsieur Joachim HITZKE

   
 l'Eglise de Sessenheim et son orgue

 
l'Eglise de Sessenheim et son pupitre
 sculpté par Frédéric KLEIN
 

Copyright  sur toutes les photos.  Vous avez d'autres photos de cette époque? 
Ecrire sous
sessenheim@netcomete.com

© Netcomete.com

Rajout 2  de M. J.H.

C'est dans la partie de la pièce opposée au bureau (qu'on distingue sur la photo à droite) que les études bibliques, les « Bibelstunden », prenaient vie!

Études de textes choisis avec soin dans la Bible, prières, cantiques, dialogue, convivialité...

10 à 15 jeunes et moins jeunes , en dehors de la saison estivale, au moins une fois par mois...

Séances bilingues , avec prédominance de  l’alsacien et de l’allemand … .

Ces « Bibelstunden », d’une grande spiritualité, donnaient des repères, des valeurs aux jeunes . C’était aussi l’occasion de communiquer, de faire connaissance de l’autre. Car n’oublions pas qu’à cette époque, pas encore de  télévision à domicile, le téléphone était plutôt rare, internet n'existait pas; moins de voitures également et les trains étaient plutôt lents .     


 Rajout 3  de Mme  M. H.-K.                         

 Les tuyaux du poêle de chauffage (cf. photo à droite) nous rappellent aussi l'absence de chauffage central;   on se chauffait alors au bois et au charbon, ce qui n'était pas de tout repos !

Les mêmes conditions prévalaient dans les baraquements de l’Ecole  Communale  d'après-guerre ; les jeunes élèves ou catéchistes devaient participer à l'entretien de ce même chauffage (corvée de bois… ).

Le catéchisme, bilingue , avec prédominance de l’allemand, avait lieu tous les jeudis matins (le jeudi étant alors férié) dans les locaux de cette même  Ecole Communale (cf.  préparation des confirmants …  ).

Les  « anciens » se remémorent  sans doute  l'harmonium  (non électrique) qui y "trônait" et qui servait de support à  M. Roth (instituteur) afin d'agrémenter les leçons de chants français; et  qui octroyait des airs de fête à Noël , au 14 juillet ou le 11 novembre : de la joie et du bonheur pour beaucoup  d'entre-nous.

Rappelons aussi, que  M Roth  jouait à l’orgue et accompagnait les cultes et les fêtes (mariages …). Il était  à la fois instituteur protestant et organiste. 

Comme nous l’avons déjà mentionné, Mme E. Wild s’occupait de la chorale et la dirigeait.                      

A signaler que "l'Ecole du dimanche" se préparait aussi dans la pièce consacrée aux études bibliques. Cette école du dimanche était tenue par des monitrices bénévoles (en l'occurrence des jeunes filles de Sessenheim) qui s'occupaient de l'enseignement religieux des jeunes enfants (le dimanche après le culte ou parfois le dimanche après-midi).                                                            

Années 1956-57

  La photo du pasteur à son bureau a été offerte par le pasteur H.  Wild 
à M André Klein qui  l’a mise amicalement à notre
disposition. Merci.  

 Remarque de J.Hitzke :

La photo , du pasteur Wild ci-dessus, nous rappelle aussi d'autres réalités de l'époque.  La période 1945 -1962  était également la période des guerres coloniales où de nombreux jeunes "appelés" de Sessenheim et de la région ont dû partir et se mettre au service de la Patrie,, certains pour  environ 3 ans (  A. Klein qui nous a proposé la photo est resté 27 mois)). La paroisse et le pasteur ont exprimé leur solidarité par l'envoi de paquets et de courrier ... .

L'assistance morale d'un pasteur était très importante, on a tendance à l'oublier trop souvent !!  La guerre a marqué moralement de nombreuses jeunes personnes.

Rappelons que les gens sont encore très affaiblis , appauvris et préoccupés par le conflit 1940/45 et  le pasteur sait par expérience personnelle ce que cela veut dire.  Il y a  d'abord eu la guerre d'Indochine qui a continué après 1945 et s'est terminée par la défaite de Diên Biên Phu ( 7 mai 1954) et le cessez-le-feu du 27/07/1954 (cf. conférences de Genève ). A suivi  la guerre d'Algérie d' août 1954 jusqu'aux accords d'Evian du 19 mars 1962 qui a accordé l'indépendance à l'Algérie ... .

Dans les années 1960 (et même encore en 1970), se faire raccorder au téléphone par exemple, posait des problèmes; il a fallu du temps pour se remettre d'une situation où tout était à reconstruire...

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