3e trimestre 2008 |
Marie-France GENOCHIO-STEINMETZ A la rencontre
d'une enseignante-artiste haguenovienne |
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INTERVIEW | ||||
Par quel biais êtes-vous entrée dans le monde artistique ? | ||||
A
vrai dire, je me suis toujours sentie
"plasticienne". J'ai l'impression d'avoir toujours dessiné,
toujours sculpté. Petite, j'habitais un village de Lorraine, Lorry-Mardigny, et je savais à peine marcher, que je
filais dans le jardin, me baissais pour ramasser la terre fine que
laissaient les escargots après leur passage. Le sol étant glaiseux,
je modelais alors cette substance pour en confectionner des personnages de
toutes sortes ! Beaucoup de détails me
reviennent encore ! Par exemple mon attirance pour les pierres : elle est née dans la
colline derrière la maison; là-bas sur la côte de
Lorry se trouve une carrière dans laquelle je récoltais des
fossiles que je gardais
précieusement et dont j'admirais sans cesse les formes.
Aujourd’hui, c’est une "pelouse calcaire" qu’une de
mes amies du village a mis en valeur sur un site internet (http://www.lorry-mardigny-patrimoine.fr/Pelouses_accueil.html)
sous l’égide du Conservatoire des Sites Lorrains. La végétation y est très riche :
orchidées rares, ellébores, anémones… Que de formes et de couleurs pour
éveiller la curiosité et l’imagination d’un enfant ! Notre maison
familiale se situe dans les dépendances du
château du
village (visible sous http://www.ac-nancy-metz.fr/ia57/ecolesdescoteselementaire/cm1_fichiers/lm_2v/lm_2v.htm)! Tous
les week-ends, la famille se mettait en route à la
découverte des charmes d'autres bâtiments médiévaux ! L'été nous
allions toujours en vacances plus loin. Pour l'anecdote, j'évoque ici un
séjour à Capbreton, où j'ai ramassé des pierres et des coquillages, les
uns plus beaux que les autres à mes yeux... Un fermier m'avait offert un
grand tournesol avec le pied (chez
nous il n'y en avait pas encore) ; pour revenir
à la maison, il fallait que nous rentrions tous les
six dans une 4L, ma mère enceinte, les bagages sur le toit, mes cailloux dont j'ai dû laisser une
partie sur place à mon grand dépit... Le problème du grand tournesol avec
sa longue tige se posait... J'ai fait des pieds et des mains pour qu'on
l'emporte avec nous... Et ce "trésor" a effectivement "eu l'honneur" de
faire le voyage du retour avec nous ! Ah oui ! cette fleur représentait à
la fois l'attrait pour les belles choses, et
pour le monde végétal. Il faut dire que très jeune, mon père
m'emmenait cueillir des champignons sur la côte
de Lorry et me racontait les
plantes, leurs noms, leurs
propriétés. D'ailleurs chez nous, le jardin était productif, mais toujours
100 % bio. Mon père possédait même
sa propre vigne derrière la maison, cultivée sans aucun traitement
synthétique. Lorsque nous étions malades, ma mère nous
soignait grâce aux plantes; elle nous avait aussi offert des livres avec des recettes de
maquillage naturel : mes soeurs et
moi nous amusions souvent à mélanger certaines fleurs avec la terre
argileuse pour nous maquiller, jouer avec les couleurs et faire des
masques de beauté ! D'ailleurs, ces ouvrages nous les avons encore ! Les
livres ne manquaient pas à la maison, notre mère nous a aussi donné
le goût de
la lecture. | ||||
Au courant de votre adolescence, comment avez-vous pu concrétiser cette sensibilité, comment avez-vous pu faire grandir cet attrait, cette aptitude artistique ? | ||||
L'entrée au Collège, à Marly, à une vingtaine de kilomètres de la maison, a été
une révélation... Disons plutôt
le professeur d’arts plastiques, M.
Anzack. En cinquième, c'est mon premier cours d'arts
plastiques, le premier travail qu'il demande à la classe c'est de
peindre un paysage. J'ai 12 ans, suis fière de mes feuilles de dessins et
de ma nouvelle boîte de gouaches, et inspirée par le sujet, je me mets
au travail le soir-même à la maison. Le
professeur est impressionné par ma façon de peindre, ma gestuelle, le choix des couleurs, les
proportions. Au final, il compare ma première peinture à la
gouache à du Courbet ! Cliquez sur le dessin pour l'agrandir / Cliquez sur l'image agrandie pour la faire disparaître Du
coup, pour le travail suivant j'ai droit à une grande feuille (1,50m X 1,50m) sur laquelle
il s'agit de peindre un château. Bien entendu, le sujet m'inspire à
nouveau et je me surprends moi-même ! Je ne
pensais pas être capable de peindre comme cela. Pour le troisième
travail, le professeur me montre carrément comment monter une toile sur châssis et je dois
effectuer une "marine", avec cette fois-ci de la peinture à l'huile. Quel privilège pour moi
! Il explique à mes parents que je suis exceptionnellement douée. Sur ce, ma mère m'achète de la
peinture à l'huile et mon père me fabrique un chevalet... Je peux continuer à peindre. Ma
chambre qui était déjà un véritable musée de minéraux, se transforme en
atelier de peinture ! D'ailleurs, à cette époque, durant certains
week-ends ou durant les vacances, je m'installe avec mon chevalet à la
campagne ou au bord de la Moselle ; pendant que certains font la fête, je
peins et c'est du bonheur pour moi. La soeur de mon père, qui est aussi ma
marraine, suit régulièrement mon travail, elle est pleine d'admiration, de
mots encourageants; suite à ça, elle s'est aussi mise à peindre avec
succès. | ||||
Vous
voilà donc sur la pente ascendante, votre objectif paraît se dessiner
nettement... Le monde artistique... | ||||
Eh
bien les événements font qu'il y a un break. En fait, mes parents ont
toujours soutenu mon penchant pour l'art et mes activités sportives, mais
ils souhaitent que je trouve la voie pour mon futur métier... Pour eux,
l'art doit rester un hobby, ne peut mener à un job sérieux. Je passe mon
BEPC, et me voilà - mal - orientée vers une prépa à l'école d'infirmières (à l'époque
après la 3e) au lycée Poncelet de Saint-Avold. J'admire le travail des
infirmiers - infirmières et j'ai beaucoup de respect pour ce métier. Mais
franchement, je suis alors incapable de me sentir bien dans cette
formation. La théorie, les matières scientifiques, pas de problèmes... Par
contre, je fais un stage dans un service hospitalier, parle à des
malades qui vont très mal, et à cette même période, ma grand-mère
adorée est très malade ! J'ai de grands malaises, c'est très dur pour
moi ! Je sens bien que je ne suis pas faite
pour ça, c'est une réelle épreuve, je suis bouleversée, je ne peux plus
manger, je perds du poids... Bref, cela ne me correspond pas vraiment. Par
chance, j'ai un professeur de français et une
surveillante générale qui aiment l'Art et qui m'aident à
"remonter la pente"; elles me permettent de monter ma première exposition artistique à
Saint-Avold. Voilà un souvenir magnifique ! | ||||
Quelques détails sur ces années passées dans le Nord ? | ||||
Après avoir consulté mon oncle
et ma tante, architectes et professeurs aux
Beaux-Arts à Metz, mes parents me donnent leur bénédiction mais à
condition que je ne me plaigne jamais, et que je fasse
mes preuves, c'est-à-dire que je sois toujours en tête de classe
! Je suis si heureuse d'être dans cette école que je me donne à fond dans tout. Je m'initie à
la
photo d'art et à la sculpture,
des disciplines qui me plaisent beaucoup, et ces deux
professeurs, M. Droulet et M. Debève sont passionnants et m’encouragent énormément. Toutes
les matières me passionnent d’ailleurs, j’ai une grande soif d’apprendre
et le
désir d'aller toujours plus
loin. Les cours d’histoire de l’art me
donnent de plus en plus envie de découvrir les musées. La formation à
l’ENSAAT est exemplaire, très technique et professionnelle, j’y apprends
toutes les bases. Les contacts avec nos professeurs sont très chaleureux, une ambiance que
j’essaie, encore aujourd’hui, de transmettre dans mes classes. Les
week-ends je suis invitée à
les passer dans d'autres familles très accueillantes,
surtout chez les parents de mon amie Belette
Karputa avec qui j’ai encore de très
bons contacts. Je m'adonne alors aussi beaucoup au volley, à la natation mais aussi à
l’expression corporelle, la relaxation qui me
permettent de trouver un bon équilibre
mental et physique. La dernière année à Roubaix, fini l’internat ! Je
prends une chambre dans une grande maison où logent huit autres
étudiants de L’ENSAAT. La vie en communauté n’est pas facile mais
que de bons moments passés ensemble ! Ces trois années dans le Nord me
permettent d’être très autonome, je ne rentre dans ma famille qu’aux
petites vacances et l’été - dès l’âge de 14 ans - je suis monitrice de
centres aérés, de colonies mais ce sont les
camps d’adolescents qui m’ont confirmé ma vocation d’enseignante. Arrive
la Terminale avec l'examen final : Je le réussis avec mention Très Bien !
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Le diplôme en poche, que prenez-vous comme décision, comme direction ? | ||||
En
fait, j'ai bien envie de faire le tour de diverses régions... A commencer
par l'Alsace... Je choisis Strasbourg, car la faculté d'arts plastiques y était mieux
cotée qu'ailleurs. J'en suis convaincue : je veux être professeur d’arts
plastiques. | ||||
Comment terminez-vous ces années de faculté ? | ||||
Après le DEUG et la licence en arts plastiques, j'obtiens le CAPES en arts plastiques du premier coup ! Nous sommes en 1985. | ||||
Votre envie d'enseigner se concrétise-t-elle rapidement ? | ||||
En fait oui ! Je continue encore "MF Grafic" durant trois années et je suis en CPR (Centre pédagogique régional), professeur-stagiaire au collège de Soufflenheim. Dès le départ, j'ai de bons contacts avec les élèves, je suis très motivée, pleine de projets originaux. D'ailleurs je me souviens encore des décors de théâtre que nous avons élaborés pour une pièce de Michel Tournier montée par une collègue de français. | ||||
Puis vous êtes titularisée... en 1986... | ||||
Oui,
je deviens professeur titulaire
mais d'abord sans poste fixe. Je suis nommée alors au Collège de Cronenbourg, en ZEP
(Zone d'éducation prioritaire). Je
ne dis pas qu'il n'y avait pas d'incivilités (j'ai eu droit à une menace
par couteau en comité d'accueil, mais cela ne concernait qu'un élève qui
s'est d'ailleurs vite calmé et qui a même pleuré lorsque je suis partie du
collège), mais sincèrement j'ai adoré cette année là-bas. D'abord les
collègues étaient très sympathiques et ouverts et j'ai mis tant de beaux
projets sur pieds avec les diverses classes. Oui j'avais
550 élèves en tout, en cours d’arts plastiques. J'ai initié des
élèves de 4e au stylisme et nous
avons monté le premier défilé de mode du collège; imaginez leur
motivation !
et pas que de la part des filles; même les jeunes de la section SEGPA que
je n'avais pas en cours ont demandé à y participer activement ! Nous avons
également aménagé une salle pour exposer des oeuvres prêtées par le
FRAC; ce qui a permis aux
adolescents de s'ouvrir véritablement à l’art contemporain. Je me
souviens aussi avec émotion du projet
pédagogique "L'intime et la fureur"
: là j’ai travaillé avec d'autres enseignants, de langues, de français, de
mathématiques, de technologies, bref un travail en
interdisciplinarité. Quel enrichissement et
motivation pour nos élèves ! Le tout a abouti à une
présentation théâtrale dirigée
par Daniel Boch. A noter aussi l'idée concrétisée de peinture sur mobylettes. Projet original que la Principale craignait
au départ mais auxquels les collégiens ont adhéré à 100 % ! Et j'en passe.
Il reste encore des traces de quelques travaux, des décors, des toiles
peintes par mes élèves, dans la salle de la restauration scolaire et dans l'entrée du collège. | ||||
Votre voeu est-il réalisé ? | ||||
L'Inspecteur
et le Rectorat, ayant d'excellents rapports sur mon travail, me proposent
un poste au Lycée Robert Schuman de Haguenau, pour une année en tant que titulaire académique. Le défi à relever
est de trouver au lycée environ 250 élèves, dix classes, qui suivraient
les arts plastiques en option facultative. Il faut donc recruter, faire de
la pub, mettre des affiches, discuter, convaincre, motiver... C'est ce que
je fais... Et ça marche ! Le quota est atteint ! Je commence donc ma
première année à Haguenau. Nous sommes en 1987... Il y a plus de vingt déjà
!
Personnellement, à chaque retour de voyage, je suis pleine d’énergie, j’ai envie d’ajouter ceci ou cela dans ma maison et dans mon jardin.... Le jardin c'est aussi une de mes grandes passions, j'ai conçu le mien à partir de 1991 et tous les ans je le modifie, j'y implante de nouvelles plantes, c'est un réel plaisir... J'adore déambuler dans mon jardin et écouter la nature évoluer au fil des saisons ! | ||||
Vous enseignez, élaborez plein de projets, tout en continuant à créer vos propres tableaux en tant qu'artiste... | ||||
En réalité je suis sollicitée
pour bien d'autres tâches encore : en tant que formatrice en didactique
des arts plastiques et en infographie à l'IUFM pour les Capésiens arts plastiques
deuxième année, dès 1988. Dès 1989, je forme aussi les professeurs en
infographie et en histoire de l'art dans le cadre de la MAFPEN. De 1989 à l'an 2000, je me rends à
Paris régulièrement en tant que membre du groupe national de recherche en
infographie au Ministère de l'Education
Nationale. Durant trois années je suis responsable d'un groupe de recherche en didactique
des arts plastiques puis infographie au niveau académique.
Durant neuf années, je suis missionnée au
Rectorat à la cellule "Action
Culturelle" pour monter des projets au niveau académique, en
arts plastiques et en nouvelles technologies. Pas le temps de m'ennuyer !
A cela se rajoutent des conférences qu'on me propose de faire devant un public de professionnels. Encore récemment, en juillet, à Arles, devant 300 personnes issues des métiers de la photo, de l’enseignement artistique et de la communication. C'est toujours un plaisir de pouvoir donner de soi, d'éclairer, d'instruire, de signaler d'autres pistes de travail; puis d'échanger des idées par après. | ||||
Effectivement ! Et au niveau du lycée, c'est donc le début d'une longue aventure passionnante avec les jeunes Haguenoviens ? | ||||
Tout en étant au lycée Robert Schuman, j’enseigne aussi à partir de 1989 en collège à Eckbolsheim, à Souffelweyersheim puis au collège Foch de Haguenau. En 1991, je quitte Strasbourg pour habiter désormais à Haguenau, une ville très agréable où tout est proche entre autre pour ma fille qui est férue de sports. C'est l'année où j'ai le projet de créer une section "Lettres et Arts plastiques" au LEGT de Haguenau (coefficient 6 au baccalauréat), car il y aurait des candidats, et je souhaiterais en assurer la formation ! L'inspecteur, Monsieur Morin, le proviseur, Monsieur Schilauvsky sont prêts à soutenir cette création de section... et on l’a crée en septembre 1991, mais il m'est absolument indispensable de décrocher l'agrégation pour en assurer le fonctionnement définitif ! Et quand on sait que sur plus d'un millier de postulants, moins d'une petite dizaine est prise, je dois m'accrocher !!! Mais je suis très motivée ! J'ai un objectif et je veux réussir à le mener à bien ! En 1991, je prépare donc seule l'agrégation. Je suis très battante et convaincue ! Comme d’habitude ! Mes quelques années de recherches en didactique des arts plastiques et ma passion pour l’histoire de l’art me servent beaucoup car toutes ces connaissances sont tellement ancrées que je suis à l’aise, j’ai du recul ! Par ailleurs en pratique artistique (peinture, sculpture, photo…), je suis prête à tout affronter mais je sais aussi qu’il faut avoir de l’endurance, être rapide au niveau de la conception et de l’exécution (les épreuves sont courtes : dix heures en création !) et là, merci au sport qui m’a apporté cet esprit combatif, cette assurance et cette endurance ! Je suis admissible, je vais donc passer les oraux à Paris : les soutenances se déroulent avec beaucoup d'aisance, et lorsqu'une femme du jury me dit vers la fin "J'aimerais bien être votre élève !", c'est pour moi un point très positif, la meilleure des remarques ! Le bilan de cette année 1991-92, c'est que j'ai l'agrégation du premier coup. Quel grand bonheur !
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Vous voilà donc prête à construire cette nouvelle section du Bac "Lettres et Arts plastiques" au lycée Schuman... | ||||
Par contre même avec l'agrégation, je ne suis toujours pas titulaire du poste. Il faudra attendre 1996 pour que je puisse être titulaire de ce poste à profil. En fait, l'atout qui pouvait faire la différence pour obtenir le poste définitivement, c'était la partie "infographie" qui à l'époque était une matière que peu de professeurs souhaitaient enseigner. De mon côté l'arrivée de l'ordinateur, des logiciels tels Photoshop, Front Page... ont été un plus à mes yeux; j'ai apprécié de suite leurs possibilités, m'y suis intéressée de près, dès 1987. Bien entendu la formation de base que j'avais eue à Roubaix (travail sur des machines, labos photo...) m'a aidée à mieux saisir ces nouveaux outils des nouvelles technologies. Je m'y suis accrochée fermement et avec plaisir ! | ||||
D'où d'ailleurs votre travail à l'IUT de Haguenau parallèlement au lycée... | ||||
C'est
juste. Moins d'activités comme formatrice à l'extérieur, et j'accepte en
janvier 2000 un poste de
professeur vacataire en infographie et histoire de l’art à l’IUT de Haguenau, département Service et
Réseau de Communication (ouvert un an avant) pour les étudiants en DUT première et deuxième années.
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Tout en vivant à fond la section "Lettres et Arts plastiques" au lycée... | ||||
Ah oui ! que de moments forts avec mes lycéens ! En dehors des multiples cours théoriques et des réalisations
plastiques, je monte tous les ans de nouveaux projets pédagogiques qui permettent à mes élèves de s'ouvrir véritablement
à l’art contemporain et à d’autres façons de
faire et de penser. J’adapte ces
projets selon leurs aspirations et les opportunités qui se
présentent ! Ce peut être des travaux d’architecture intérieure comme ce
que nous avons fait avec Claude
Hemlinger en 2007 pour donner un autre look au foyer des élèves du LEGT. Mais ce fut aussi,
comme les dernières années, la réalisation de masques, accessoires et costumes pour les pièces de théâtre des « Collants
noirs » dirigées par mon amie, Christa
Wolff, professeur de Lettres et avec notre équipe de
collègues-amis : Nicole Fichter, professeur d’allemand, tout comme
Aurélien Brotons, professeur de
physique-chimie; c'est d'ailleurs avec lui que je consacre des heures à
l'atelier photo-infographie pour
tous les élèves volontaires du LEGT. Je
ne citerai que le dernier projet, sinon ce serait trop long à tout
raconter, tant nous avons eu la chance de travailler avec de nombreux
artistes hors pair, sans compter ceux que nous avons rencontrés comme
Ben, carrément chez lui à Nice ! Donc le
dernier projet que nous avons réalisé en 2007 et 2008, l'a été avec une
artiste photographe, Geneviève Boutry, et avec les personnes déficientes du Centre de
Harthouse. D'où l'exposition
de photos "Théâtralisation du corps" à la salle Roger Corbeau
puis en avril à la Médiathèque de Haguenau et en juin
2008 à la Mairie de Walbronn en Allemagne dans le cadre
de PAMINA (jumelage
entre la ville de Haguenau, Landau et Walbronn). On peut voir le synopsis
des séances sur le site de l'Académie de
Strasbourg. Dans ce cadre, mes élèves de Première et de Terminale ont conçu et réalisé leurs propres costumes avec enthousiasme; certaines vont d’ailleurs aller vers des sections de stylisme, car ça a été une véritable révélation pour elles. J’ai la chance d’avoir des élèves formidables avec qui je partage des moments forts et la même passion de l’Art. Au baccalauréat cette année, encore du 100% de réussite et avec des mentions. Quand je revoie les anciens élèves, le contact est toujours aussi positif et ils me racontent leurs parcours et leurs souvenirs ensoleillés du lycée; souvent je reste bien après la Terminale une personne référente, un repère, une oreille attentive et j'essaye de donner de bons conseils. Je me suis toujours investie à fond, j'aime aussi quand d'autres professeurs fonctionnent selon cette dynamique, car croyez-moi, il y a le plus souvent un retour extraordinaire. Je veux que les élèves comprennent qu'on doit travailler beaucoup pour réussir mais en gardant cette notion de plaisir à le faire. Mon travail d'enseignante doit permettre une formation théorique de base importante mais elle est aussi guidée par une envie de créer sans cesse... Je dois toujours être leur moteur, la stimulatrice…Toujours de nouvelles idées, être au courant de tout pour leur apporter un maximum. Allier savoirs et savoir-faire. Trouver les dons cachés des uns et des autres élèves, les aider à trouver les techniques, les traitements et la démarche plastique qui leur correspondent. Le tout en cohérence et adéquation avec leur personnalité et leurs aspirations. Susciter des vocations, encourager, motiver, rassurer, les faire progresser, être là pour eux, c’est bien ma mission de professeur ! Et qu’est-ce que j’aime ce métier !
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C'est
une véritable passion que vous réussissez à partager, un amour du métier,
une empathie vis-à-vis des jeunes... | ||||
D'abord, je
préfèrerais que nous parlions de "créations", une
œuvre est une création artistique mais qui est reconnue par le
public et par les experts. Ce n’est pas le cas pour mes travaux plastiques
et dans ce sens je ne suis pas "artiste", ce serait bien prétentieux de ma
part ! Je m’adonne à la photo et à la peinture et à beaucoup d’autres
champs artistiques (sculpture, land art…) mais j’expose rarement. Mon
travail plastique est centré sur la figuration, surtout sur le
portrait. L’Homme
reste au cœur de mes préoccupations, d’ailleurs on
peut dire dans l’Art comme dans la Vie ! J’aime
regarder les gens, leur visage, leurs expressions, leurs singularités,
scruter leur état psychologique, deviner qui ils
sont ! Les
personnes âgées ont souvent été
mes sujets de prédilection, leurs traits de visage sont plus marqués,
on y lit toute une vie ! Durant mes
voyages, je fais beaucoup de photos, souvent à
l’insu des gens, pour saisir un instant de vie, une intensité expressive,
la vérité du réel. Au retour pour m’approprier le personnage, le sentir,
rendre les traits les plus justes, je fais des croquis
préliminaires avant de passer
à la réalisation picturale. Donc vous
voyez que ma démarche n’est pas du tout impulsive ou spontanée, ce
n’est pas un défoulement non plus ! Une peinture
figurative suppose un
travail intense, de concentration, de précisions pour atteindre
l’expression recherchée. En ce moment,
je travaille sur les
masaïs de
Tanzanie; j’ai pu
converser avec certains d'entre eux, les photographier et j’essaie de
traduire plastiquement leur dignité, leur grâce, leurs différences, leurs
attitudes, toutes ces impressions que j’ai ressenties en les côtoyant…
Bien entendu, il y a aussi des tableaux plus personnels où je représente
ma fille à divers stades
de sa vie. C’est mon modèle préféré, elle est une double création en
quelque sorte et le soleil de ma vie !
D'autres tableaux se trouvent ailleurs qu'à Haguenau et se rajouteront encore sur une autre page au fil des mois. | ||||
Depuis le mois d'avril 2008, vous voilà également adjointe au Maire "Jeunesse et Sports" de Haguenau... Tout en sachant que je souhaite un site ouvert et sans parti pris, un petit commentaire à ce sujet ? | ||||
Je ne pensais
jamais m’impliquer un jour dans la politique. Mais il est vrai que lors de
mon parcours professionnel, j'ai toujours eu de bonnes relations avec la
Mairie de Haguenau.
Depuis 1992, j’organise presque tous les ans, une manifestation artistique
avec le Relais Culturel de la Ville :
des expositions d’œuvres du FRAC, d’artistes que j’ai le plaisir
d’accueillir dans mes classes et évidemment les expositions des travaux
plastiques de mes élèves, parfois des cavalcades avec mes élèves dans les
rues de Haguenau lors du festival de l’Humour des Notes. Sans
compter ma participation aux
spectacles théâtraux
des
« Collants noirs » au théâtre de notre ville. De ce fait j’ai
travaillé avec les élus à la Culture
d’abord Gérard Traband puis Claude Sturni ; je connais leurs motivations,
leur sérieux et leurs actions, leur état d'esprit et leurs compétences.
Quand Claude Sturni m'a invitée à rejoindre sa liste, j'ai de suite
proposé mes services en
communication
(photos, tracts, site et blog...) J’ai eu la chance de participer
activement à cette campagne électorale pour les municipales avec des co-listiers
très honnêtes, aux compétences diverses et complémentaires, le tout dans
une ambiance chaleureuse
et amicale. J’avais très sincèrement envie de
me donner à fond pour gagner ensemble ces élections, dans l’intérêt
général de notre ville ! Et le 16 mars, grand bonheur ! Claude Sturni est élu, nous
avons gagné ! Je pars le soir même avec tous mes lycéens en voyage
scolaire à Paris, prévu depuis octobre, même mes élèves sont heureux,
pourtant je ne les avais pas informés de mon engagement… Au retour,
notre
nouveau Maire,
Claude Sturni
me
propose d’être
adjointe
au maire à la Jeunesse et aux Sports.
Surprise ! d’abord adjointe, alors qu’il n’y en a que huit !...
à la Jeunesse,
c’est clair c’est mon domaine
mais… au Sport ? à vrai dire c’est
pour
ma neutralité par rapport aux cinquante associations sportives de la
ville.
C'est une
lourde
tâche
supplémentaire qui demande beaucoup de
sérieux, d'études de dossiers, de rencontres très régulières, de réunions,
de concertations et d'actions...
Je prends ce
« nouveau métier » très à cœur,
avec le désir de faire progresser notre ville,
dans un esprit d’équité et de loyauté.
J’ai la chance de pouvoir travailler dans une ambiance extra, avec des
amis-élus qui sont très compétents et qui s’investissent à fond pour
nos concitoyens. Je tiens absolument à préciser aux internautes que je te remercie, Lisa, de m'avoir « boostée » pour cette page-portrait qui m’oblige à remettre de l’ordre dans mon atelier !! Tu es ma voisine, mais tu es devenue au fil du temps mon amie... |
A noter que deux tableaux de
Marie-France
seront reproduits
dans le dixième recueil d'Encres
Jetées (Editrice Sonja Guerrier -disponible
en janvier 2009)
Merci à Marie-France pour son sourire, sa bonne humeur, son accueil, la sincérité dans ses propos. Et son humanisme.
Nouveauté janvier 2009 :
SUPERBE
DIAPORAMA D'UN TREK DANS LE DESERT
par Marie-France Genochio-Steinmetz
Aventure plus que dépaysante et humainement très enrichissante...
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Netcomete.com / Septembre 2008