800 ans de présence militaire à Haguenau
Exposition mai 2000 - Salle de la Douane
(nota bene : les anciennes photos envoyées par des internautes sont publiées en bas de page)
Cette exposition fort instructive a été organisée par les 12e et le 32e régiments d'artillerie du Camp d'Oberhoffen et le 54e régiment de transmission de Haguenau. Bien entendu, l'équipe de Netcomete y a fait un tour complet !
La salle a été mise à disposition par la Mairie de Haguenau. Les panneaux sont disposés de telle sorte qu'on ait un aperçu historique de la présence militaire à Haguenau durant les 800 dernières années (compte rendu ci-dessous)... Ce sont des militaires des différents régiments qui assurent l'accueil à tour de rôle.
Au Moyen Age ( XIIe siècle), les enceintes sont présentes et deviennent progressivement plus larges . Au XIVe s., les limites de la ville restent fixées pour des siècles (il faut attendre 1871 pour que les quartiers périphériques se développent).
Sur cette gravure de Van der Heyden (1622) on a une idée de l'aspect de la ville avant les destructions de la Guerre de Trente Ans et du double incendie de 1677 :
La défense est assurée par les Bürgmänner jusqu'en 1250. Les empereurs séjournent fréquemment dans la ville. Très vite, cette dernière doit prendre en charge sa propre sécurité et fait appel à des mercenaires. Exemple de Blicker von Rotenburg qui se met au service de Haguenau pour 5 ans. D'après les papiers retrouvés, il a un solde fixe de 50 florins/ans et durant les périodes de campagne il obtient un supplément de 2 livres/sem. En 1411, le même s'engage au service de la Décapole (11 villes en réalité) comme commandant des forces armées pour 6 mois et un solde de 250 florins.
Pour se faire une idée de l'équipement de ces mercenaires, on peut aller à l'Eglise Saint-Nicolas où sont représentés 4 gardiens du Saint-Sépulcre (env. XIVes.).
Mais les habitants commencent à avoir des obligations militaires ; en effet, la ville leur demande de participer directement à la défense et au service d'incendie. Exemple, en 1423, on engage 334 membres des corporations en arme et 38 sans, soit au total 372. Sur le papier des archives, sont recensés les 12 cordonniers, 12 tailleurs, 17 épiciers, 9 tonneliers, 6 pelletiers, mais aussi des huileurs, des merciers…
La chemise de maille qu'on voit ici date de cette époque (XIII-XVIe siècles) et a été prêtée par le Château du Haut-Koenigsbourg d'Orschwiller :
Au XVIIIe siècle, l'enceinte évolue encore. Une gravure de la ville est visible dans l'Alsatia illustrata de Schoepflin.
A cette époque la charge militaire est particulièrement pesante pour les Haguenoviens qui voient souvent passer des hommes et de nombreux chevaux qui se rendaient à Fort-Louis, Lauterbourg ou Landau. D'ailleurs les registres des étapes sont conservés aux archives de Haguenau. Ils montrent que la ville est désormais découpée en 4 quartiers (blancs, rouge, bleu, jaune; et plus tard en vert).
Les pages des registres sont elles-mêmes coloriées de ces couleurs. On y voit l'exemple du Restaurant "Au Saumon" (actuellement "Maison de la Presse") avec la date et le nombre de soldats hébergés.
Les autorités municipales de l'époque (Magistrat) profitent du départ des Jésuites (expulsés après 1765) pour proposer au roi d'utiliser leur Collège pour en faire une caserne permettant d'accueillir un régiment. C'est vraiment le départ de la fonction de garnison de la ville de Haguenau. Un régiment de cavalerie est souhaité car le sol de Haguenau est particulièrement ingrat et la nécessité d'y joindre du fumier se révèle nécessaire ! Donc, première caserne en 1776. Mais les installations sont insuffisantes. Chantage de Paris : si la ville ne fait rien, une partie des troupes ira à Lauterbourg et Wissembourg. La ville cède et finance. On va jusqu'à détourner le bras gauche de la Moder pour agrandir (actuellement, on y retrouve l'Ecole Saint-Georges 2 et le grand parking de l'ancien Hôpital).
Ici, Nicolas Thurot, Colonel, baron d'Empire, général à titre provisoirse. Maire de Haguenau de 1820 à 1830.
(Pour l'anecdote, jeune cavalier, il
avait séduit Barthe Salomé Kreuther issue d'une famille bourgeoise --->coin rue des Roses et rue
des Chevaliers). Il s’installe ensuite au 10 rue des Chevaliers
L'espace de la vieille Ile est occupé par les écuries.
Fin XIXes. , on trouve une annexe du quartier Dahlmann (caserne de cavalerie) entre la rue des Prémontrés et le Boulevard de la Libération.
11 régiments sont présents dans
la ville
Après la Révolution française, l’ancien Couvent des Dominicains est progressivement aménagé en caserne.
Ancien Hospice
Saint-Jacques
1871
: Achat de terrain à l’extérieur de l’enceinte
à Futur
quartier Aimé
(de la
Grand’Rue jusqu’au Canal de la
Moder)
Aspect de la caserne d’infanterie : différences fondamentales entre la « raideur » prussienne et une certaine décontraction en 1919
Exemple
illustré par le biais d'une carte postale :
1.
Casques à
pointe à gauche
2.
Même
cliché, mais les soldats d'avant ont tout simplement été gommés !
Avantages
civils de la présence militaire :
Economiques :
ex. fumier de l’armée pour producteurs de champignons…
Tailleurs, marchands de coiffures et restaurateurs.
Fournisseurs
de chevaux (qui tirent les voitures chargées de munition)
Niveau
distraction : des fêtes, des spectacles…
Ex. :
en 1912, le 137e régiment d’Infanterie organise de grandes
fêtes. Ici démonstration de gymnastique sur le terrain derrière le Collège
Foch (occupé de nos jours par le
lycée)
Autres
bâtiments :
Casernes et
Camp d’Oberhoffen
Près de la
place Barberousse, le « Bezirkskommando » (bureau de recrutement et de
garnison, puis blanchisserie, boulangerie, marché aux bestiaux)
Le Casino
(Mess) des Officiers, des Dragons, rue du Maréchal Joffre (parking à côté de la
Serrurerie Gieck).
Le Grand
Manège
Foyers pour
soldats (Place Schumann, rues des repenties, foyer chrétien rue de la
Redoute)
Dès le
lendemain du Traité de Francfort (mai 1871), l’Alsace-Lorraine est
Reichsland.
à
Renforcement
de la garnison (4500 militaires sur 18000 habitants)
Expropriation, et gain de terrain sur la forêt à Camp d’Oberhoffen (nom donné malgré les réclamations de la ville de Haguenau).
En jargon
militaire allemand Sandhaase (surnom
donné actuellement aux habitants de Haguenau) : lièvre. Pour désigner un
fantassin (amputé jusqu’à mi-mollet dans le sol sablonneux haguenovien).
Dans les
années 1900, au camp d’Oberhoffen : 1er bataillon du
4e RI d’Asie orientale.
1934 : le 12e régiment d'Artillerie fête son centenaire
Affiche
1976 :
le quartier Estienne dans le camp d’Oberhoffen
1984 :
4e et 5e bat. regagnent le centre-ville (Quartier
Thurot)
A partir de
1996 : le 12e Régiment d’artillerie entre dans l’ère du
professionnalisme
avec des engagés volontaires de toute la France , notamment de Bretagne et de Normandie (et dont les familles vivent actuellement à Haguenau).
Pièces provenant des casernes, de collections particulières ou du Haut-Koenigsbourg :
Pistolet d’arçon 1777
Casque de dragons : modèle 1872
Capitaine du
12e Régiment d’Artillerie : tenue de Campagne (1939)
Lieutenant
colonel 12e régiment d’Artillerie : grande tenue 1932
La Société d’Histoire et d’Archéologie de Haguenau retracera les 800 ans de présence militaire, dans le Tome XXV des Etudes haguenoviennes. Les recueils sont disponibles à l’accueil du Musée.
Historique du 12e Régiment
d’Artillerieà
Album historique de 120 pages richement illustré de gravures et photographies en
couleur, retraçant plus de 160 ans d’Histoire du régiment au service de la
France. Juin 2000.
ANCIENNES PHOTOS DU CAMP
D'OBERHOFFEN
envoyées par des internautes entre 2002 et 2010
Envoi de Pierre Gnaedinger (décembre 2010) / Photos de 1921 - Camp d'Oberhoffen :
Pierre nous fait le commentaire suivant
Envoi de Christian Kolman (mai 2002) / Photos de 1922 et 1924 - Camp d'Oberhoffen :
Christian nous fait le commentaire suivant :
Envoi de Christophe Zadire (mars 2002) / Photo d'août 1938 - Camp d'Oberhoffen :
Envoi de Claude Kennel / Photo de 1930 et 1939 - Camp d'Oberhoffen :
1930 -
Bureaux
du commandant du camp d’Oberhoffen
1939 -
Entrée du Camp d'Oberhoffen
© Netcomete.com / juillet 2000 / maj 2010
Article , photos, mise en page : Elisabeth Messmer