Tu
m'as fait marcher, marcher,
labourer
tes sentiers sans répit,
jusqu'à
la récompense : le partage de tes secrets.
Notre
mamie aux airs de jouvencelle
...
Avant le drame...
Oui,
désolée, j'ai osé pleurer
car
je te croyais éternelle...
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Trahison
du vent,
ton
fidèle compagnon aux caresses si sensuelles,
qui
de bise en brise en ouragan de vampire éventreur
a
sucé ta sève et tailladé tes colonnes d'église,
a
déchiré ton visage avenant et fait sonner le glas...
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Tu
ressembles à un ange qui dans ses ailes
a
emporté la moitié de moi,
a
effeuillé les certitudes.
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Alors,
je suis là, aujourd'hui, perdue,
déracinée
?
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Toi,
Sylva, terre promise
adoptrice
de mes pas...
En
confiance,
tu
m'as tendu tes bras arborescents,
métaphores
de mes refuges... Et moi que puis-je faire pour te soutenir ?
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Déchirure et
solidarité... |
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Autour
de toi s'affairent de braves hommes
qui
nettoient ta dépouille
de
ses fractures,
entassant
les débris dans la fosse de l'oubli...
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Je
sais bien que tu te réveilleras,
mais
je ne serai probablement plus là,
ou
peut-être sous forme de feuille qui se balancera
dans
un vent plus doux...
et
les hommes se mettront à genoux,
pour
te protéger encore davantage.
Toi,
Sylva, la Sage.
Sylva,
précieuse ,
Sylva,
fragile sans son écrin...
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J'ai planté
trois graines de pin dans un pot... |
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Alors
pour moi, comme pour tant d'autres
qui
ont su t'honorer de leur poésie
et
d' innombrables visites au sein de ton temple,
tous
tes troncs terrassés se feront tonnes de papier
dont
les fibres absorberont
les
larmes noires de nos écrits,
en
choeur et pour toi...
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