Une fois, j'ai vu la foudre toucher un arbre. Je me suis sentie très proche de lui. Il y a un moment où l'on brûle, où l'on se brûle, c'est intense, merveilleux. Après il ne reste que des cendres ...
On n'a jamais vu une souche, même vivante, redonner corps à un arbre entier.

A cinquante-huit ans (après trente ans de mariage)... si on s'aime encore, c'est qu'on s'aime bien, sur un mode lucide, harmonieux, dépassionné, sans excès, sans crise.

Comme j'aurais désiré pouvoir pénétrer derrière ces fronts pour les connaître mieux. Et cependant, comme j'appréciais qu'on ne fende pas le mien ! Il est si douloureux, ce crâne, cette enceinte de paroles non prononcées, ce sanctuaire sombre encadré dans mes tempes ! Je ne pourrais articuler certains mots sans m'écrouler...
Chacun d'entre nous ne tire-t-il pas son épaisseur de son silence?

                                                                       Eric-Emmanuel
Schmitt
  (Extrait de : La rêveuse d'Ostende)

 L'amour véritable ne permet pas ainsi de méditer et de réfléchir: il nous distrait de nos pensées par nos sentiments; son empire n'est jamais plus fort que quand il est inconnu; et c'est dans l'ombre et le silence qu'il nous entoure de liens qu'il est également impossible d'apercevoir et de rompre.
(Le Chevalier Danceny à la Marquise de Merteuil)

... Oubliez enfin les mille raisons qui vous retiennent où vous êtes ou apprenez-moi à vivre  où vous n'êtes pas.
(Le Chevalier Danceny à la Marquise de Merteuil)

A force de coquetterie, une autre femme pourra vous l'enlever un moment : un jeune homme ne sait guère se refuser à des agaceries provocantes ; mais un seul mot de l'objet aimé suffit, pour dissiper cette illusion... 
(Le Vicomte de Valmont à la Marquise de Merteuil)

L'amitié unie au désir ressemble tant à l'amour ! 
(Le Chevalier Danceny au Vicomte de Valmont)

A les entendre, il n'en est point dont l'Amant ne soit un être parfait: mais ces perfections chimériques n'existent que dans leur imagination. Leur tête exaltée ne rêve qu'agréments et vertus; elles en parent à plaisir celui qu'elles préfèrent : c'est la draperie d'un Dieu, portée souvent par un modèle abject : mais quel qu'il soit, à peine l'en ont-elles revêtu, que, dupes de leur propre ouvrage, elles se prosternent pour l'adorer. 
(La Marquise de Merteuil à Madame de Volanges)

Les souffrances du corps, comme celles de l'esprit, font désirer la solitude; et souvent on reproche de l'humeur à celui dont on devrait seulement plaindre les maux. 
(La Présidente de Tourvel à Mme Rosemonde)

                                                                             François
Choderlos de Laclos
  (Extrait de : Les liaisons dangereuses)

C'est quelque chose que j'ai souvent observé en amour :
une tendance à se croire victime d'une rupture qu'on a soi-même anticipée, voire organisée, en se murant dans le silence ou un ressentiment qui a tout précipité.

                                                                             Franz-Olivier
Giesbert
  (Extrait de : Un très grand amour)

ll existe en toute musique, outre la pensée du compositeur, l'âme de l'exécutant, qui, par un privilège acquis seulement à cet art, peut donner du sens et de la poésie à des phrases sans grande valeur...
Ce beau génie est moins un musicien qu'une âme qui se rend sensible et qui se communiquerait par toute espèce de musique, même par de simples accords...

                                                                                Honoré de Balzac
  (Extrait de : Ursule Mirouët)

Un moment d'exaltation fait s'épanouir en nous plus de choses qu'un mois entier ou une année...

                                                                                Stefan Zweig
  (Extrait de : Clarissa)

Ah ! Bonne terre, prends-moi, toi qui es la mère commune, l’unique source de vie ! toi l’éternelle, l’immortelle, où circule l’âme du monde, cette sève épandue jusque dans les pierres, et qui fait des arbres nos grands frères immobiles ! … Oui je veux me perdre en toi, c’est toi que je sens là, sous mes membres, m’étreignant et m’enflammant, c’est toi seule qui seras dans mon œuvre comme la force première, le moyen et le but, l’arche immense où toutes les choses s’animent du souffle de tous les êtres ! 

                                                                                Emile Zola
  (Extrait de : L'Oeuvre - 1886)

Les oiseaux, tous les oiseaux, ressemblent aux rêves :
ridicules à terre, 
merveilleux lorsqu'ils se rassemblent au-dessus de nos têtes.

                                                                                Anne Calife
  (Extrait de : Conte d'Asphalte - 2007)

Je suis capable d'aimer une pierre, un arbre et même un morceau d'écorce. Ce sont des choses et on peut aimer les choses; mais ce que je suis incapable d'aimer, ce sont les paroles. Et voilà pourquoi je ne fais aucun cas des doctrines. Elles n'ont ni dureté, ni mollesse, ni couleur, ni odeur, ni goût, elles n'ont qu'une chose: des mots. Peut-être est-ce pour cela que tu n'arrives pas à trouver la paix; tu t'égares dans le labyrinthe des phrases...

                                                                              Hermann Hesse
(1877-1962 / Romancier, essayiste, poète, peintre / 
Prix Nobel de littérature en 1946 / Extrait  : Siddhartha-1922; Page 210 LdP)

Die größte Entscheidung deines Lebens liegt darin, daß du dein Leben ändern kannst, indem du deine Geisteshaltung änderst.

                                                                             Albert Schweitzer
(1875 - 1965 / Alsacien / Musicien, théologien protestant, philosophe, médecin, fondateur de l'Hôpital à Lambaréné au Gabon)

Le fort trouve des moyens, le faible trouve des excuses...

                                                                              B.Werber
(cf. détails en bas de page)

It's not that I'm afraid to die, 
I just don't want to be there when it happens !

                                                                              Woody Allen
(1935 -  / Comédien, musicien de jazz, réalisateur...américain / 
Son vrai nom :Allan Stewart Königsberg)

Lorsque  qu’il crut que ses jours étaient comptés, il se rendit vraiment compte du gâchis. Il m’avoua enfin  :

« Que je fus  égocentrique, profiteur et destructeur, me comportant comme un roi, hypersensible et froid ,sur le grand échiquier; je passais des heures à essayer de me comprendre dans cette facile complaisance cautionnée par des phrases glanées dans des livres et des débats, à accuser les proches de toutes mes faiblesses et de tous mes malheurs, déployant  ensuite de l'énergie à décortiquer la vie et les actions des autres sur un ton sardonique… Quelle perte de temps  ! Car vois-tu, Maya - et je sais maintenant que tu avais raison -, j’ai oublié un détail important : mettre de la vie dans mon esprit et mon corps ! J’ai agi comme si j’avais été paralysé, ignorant la chance que j'avais d’être en bonne santé, exigeant sans pitié  des autres tous les efforts, et lorsque les choses réussissaient je m’attribuais le résultat dans une commode illusion… Je ne me suis pas permis d'aimer correctement, car je saisissais dans mes partenaires les défauts à disséquer; je ne mettais dans la balance que ce qui ne me convenait pas, n'accordant aucune chance aux qualités qui auraient pu s'épanouir. Je ne voulais pas découvrir mes propres défauts et attendais de l'extérieur ce que j'aurais dû glaner en moi. Que de mains tendues ai-je refusées ou alors dévorées ! Je croyais donner, rendre service, en réalité je prenais et blessais... Je n'évoque pas là mon attirance pour ce qui pouvait m'être nuisible... Que je me suis senti mal au fond, et que je me sens mal maintenant parce que jamais je n’ai écouté le monde, ni osé agir pour le faire avancer… Même pas un pas, à la mesure de mes compétences… D’ailleurs je ne créais plus rien. Je me privais de fantaisie et d'humour sain. Je jugeais, me sentais jaloux sans me l'avouer. Je me sentais mortifié à chaque fois qu'on me donnait un conseil bienveillant, trop vexé à chaque brimade, la colère je la rejetais au lieu de la juguler en force positive. Je tournais en rond depuis des années. Et quand ai-je donc vraiment aidé quelqu’un ? Si j’avais à refaire le scénario, je me lèverais à l’aube et ne me coucherais pas avant de m’être  dit ''j'ai fait quelques chose de bien, de beau, de fructueux aujourd’hui pour moi... pour dame Nature... et bien entendu pour autrui, un proche ou plus lointain, sans pression, sans blâme, avec humilité, en le considérant comme un être humain…'' et ce chaque jour qui me serait octroyé, et je me sentirais alors en accord avec moi, car j’aurais enlevé les œillères.  Mais c'est trop tard Maya, dis-le à mes filles, qu'elles me pardonnent ce misérable exemple... alors que j'attendais d'elles qu'elles me sauvent du monde en me cautionnant et qu'elles sauvent le monde en passant; tu te rends compte Maya ?

- Ne t'inquiète pas, moi aussi j'ai fait tant d'erreurs dans ma longue nuit. Je me suis réveillée hier et depuis je respire, je me tiens droite et souris, oui je souris à nouveau... Je crois que tu  guériras bientôt. fais-toi confiance ! Ensuite tu te lèveras et marcheras enfin… Et tu sauras ce que c’est qu'être heureux ! Car tu permettras à d'autres  d'être moins malheureux... 
Réveille-toi dès demain si tu veux bien !»

                                                                            Y. Isartich
(1949- / Romancier, essayiste, cinéaste / 
Extrait  : Le réveil qui ne sonne pas-2002; Page 156 Ldm)

                                                                              Victor Hugo
(1802-1885 / Romancier, poète, politicien... / Extrait  : Les Misérables)

On n'existe pas sans faire.

Je construirais une force où je me réfugierais à jamais... 

                                                                              Simone 
de Beauvoir
(1908 à 1986 / Romancière, philosophe / De son vrai nom Jeanne Marie Bertand de Beauvoir - Compagne de Jean-Paul Sartre, lui-même écrivain-philosophe)

Le saviez-vous ?
 - JP Sartre est le petit neveu d'Albert Schweitzer. 
- JP Sartre est incorporé et se retrouve en Alsace; S. de Beauvoir vient lui rendre visite clandestinement à Brumath en novembre 1939
- Simone aurait eu 100 ans, ce 9 janvier 2008

Pour connaître les hommes, il faut les voir agir... 

                                                                              Jean-Jacques
 Rousseau
(1712 à 1778 / Ecrivain, philosophe / Extrait de : Emile ou De l'Education)

Notre plus grande gloire n'est point de tomber,
mais de savoir nous relever à chaque fois que nous tombons. 

                                                                              Confucius
(- 551 à - 479 / Maître-philosophe chinois)

L'action n'apporte pas toujours le bonheur, 
mais il n'y pas de bonheur sans actions... 

                                                                              William James
(1842 - 1910 / Docteur en médecine, psychologue et philosophe américain.
 Fils du romancier Henry James)

Un homme n'est vieux que lorsque ses regrets 
prennent la place de ses rêves.

                                                                               John Barrymore
(1882 - 1942 / Comédien)

Das einzig Wichtige im Leben sind die Spuren der Liebe
die wir hinterlassen, wenn wir weggehen.

                                                                                  Albert Schweitzer 
(1875 - 1965 / Alsacien / Musicien, théologien protestant, philosophe, médecin, fondateur de l'Hôpital à Lambaréné au Gabon)

envoyé par  RgB

Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit.

On ne doit pas juger d'un homme par ses grandes qualités, mais par l'usage qu'il en sait faire.

Il est plus aisé d'être sage pour les autres que pour soi-même.

Si nous n'avions point de défauts, nous ne prendrions pas tant de plaisir à en remarquer dans les autres.

François de la Rochefoucauld 
(1613 - 1680 / Parisien / Ecrivain moraliste / Ses Maximes restent d'actualité !)

L'amour pour épée, l'humour pour bouclier. 
 (l'Empire des Anges)

Le sens de la vie : le but de tout est d'évoluer. 
(l'Empire des Anges)

Les religions ne sont que des quêtes du bon mode d'emploi de l'existence humaine.
 (Les Thanatonautes)

Il faut accepter de planter pour que d'autres récoltent ailleurs et plus tard. 
(La Révolution des Fourmis)

La Notion d'être humain va devenir de plus en plus difficile à définir.
(Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu. A lire absolument !)

Regarde où l'ennemi  t'attaque, c'est souvent son propre point faible. 
(Les Fourmis)

Bernard Werber 
(Né en 1961 à Toulouse / Journaliste scientifique puis Ecrivain : romans dont certaines pages servent de supports aux réflexions philosophiques
 sur la nature de l'Homme, les relations avec ses semblables et son Avenir...)

Ce qui est sûr en tout cas, c'est que je ne peux pas me soigner
 en punissant ceux que je ne peux pas guérir.
(L'élégance du hérisson - Chapitre pensée profonde N°15)

Muriel Barbery
 (Née en 1969 à Bayeux / Enseignante en philosophie / 
Romancière : ses deux premiers ouvrages ont été primés 
--> "La gourmandise" /" L'élégance du hérisson " . 
A déguster  absolument! )