2014 : bicentenaire de sa
naissance !
Durant sa vie et jusqu'à
nos jours, maints ouvrages ont évoqué Elisabeth Eppinger, née le 9 septembre
1814 à Niederbronn,
l'aînée de dix enfants, élevée dans un milieu modeste par des parents
agriculteurs et catholiques (dans une commune qui comptait une majorité de protestants
luthériens).
Tous les livres et sites
relatent sa santé fragile et ses douleurs, son instruction scolaire basique,
mais surtout sa foi précoce
qui se révèle devant le crucifix entre
Niederbronn et Reichshoffen (que nous verrons infra),
sa volonté de rester au service de Jésus et d'aider concrètement malades et
indigents, personnes âgées et jeunes orphelins...
Sa ténacité lui permet, en collaboration avec l'ami l'Abbé Reichard, de fonder la
Congrégation des Soeurs du Très Saint Sauveur
et de créer le "Kloesterle"
puis de construire,
grâce à de nombreux soutiens financiers, le Couvent de Niederbronn.
(actuellement Maison de retraite - EHPAD Saint Joseph et centre de
soins infirmiers),
suivi du cimetière des Soeurs et des constructions attenantes, de l'achat du
Château d'Oberbronn (actuellement maison-mère)
La Congrégation s'étend rapidement à d'autres villes, à d'autres régions et pays.
Elisabeth Eppinger prend le
nom d'Alphonse-Marie et en devient la Mère Supérieure,
célèbre aussi pour ses "extases", ses transports mystiques qui lui permettent
d'avoir des révélations sur l'avenir.
Pour connaître
l'essentiel du déroulement de sa vie, je vous conseille :
Elisabeth
Eppinger. Fleur précieuse d'Alsace
par Gerald
Pietrek
Disponible
chez l'auteur
Il parle de" l'Arbre d'Amour et de Vie" qu'elle a planté et qui a
su résister au temps...
En tant qu'historien, il y évoque également
la fameuse mystification relative au baron Richemont
qui se faisait passer pour Louis XVII.
Femmes
d'Alsace. Portraits de femmes rebelles
par Christine
Muller
Page 127 à 139 de l'ancienne
édition (Editions Place Stanislas)
Réédition (Le Verger Editeur) en août 2014.
L'auteur s'est inspirée de 3 ouvrages (1894,1949, 1958).
Hommage à son parcours, ses soutiens, et évoque aussi ses détracteurs
. (notamment le jeu de mots qui a eu cours entre l'extatique et l'exaltée de
Niederbronn).
Mais encore, les sites suivants :
Site
officiel de la Congrégation
(partie Histoire en plusieurs
chapitres dont un sur Niederbronn)
Publication
de la Congrégation "Marche sur les traces de Mère Alphonse Marie"
(qui reprend le parcours avec une
dimension religieuse. On y montre aussi la Croix entre Niederbronn et
Reichshoffen et devant laquelle Elisabeth Eppinger.
a tant prié durant son enfance et adolescence. On y parle bien entendu de la maison-mère
d'Oberbronn depuis 1880, de l'ancien
orphelinat à côté du cimetière des soeurs route de Reichshoffen...)
Et si vous souhaitez un écrit
extrêmement détaillé,
celui de Luzian Pfleger et datant de 1921 est un trésor !
Vous en trouverez l'intégralité en
fichier doc (Word) à télécharger : ICI
Il existe une traduction en français (voir chez les bouquinistes par
exemple)
Suite de
l'enquête
- Comment
se fait-il que ses parents catholiques aient fait baptiser Elisabeth
Eppinger (le lendemain de sa naissance)
à l'Eglise
protestante Saint Jean-Baptiste de
Niederbronn ?
--> A l'époque, et
jusqu'à la construction de l'Eglise catholique Saint-Martin en 1886,
il existait un simultaneum (l'église protestante servait à la fois pour les
offices catholiques et protestants).
- Qui
est le Saint dont Elisabeth Eppinger a pris le nom en entrant dans les ordres ?
--> Alphonse-Marie (de
Liguori) : présentation
(Wikipédia).
- Où
est-elle enterrée ?
--> Décédée le 31 juillet 1867, une semaine après l'Abbé
Reichard, deux jours
avant la date officielle de Saint
Alphonse de Liguori;
c'est d'ailleurs le 2 août 1867 qu'on l'inhume
au Cimetière des Soeurs à Niederbronn. Photos plus bas dans la page.
Le 8 novembre 1950, sa sépulture est transférée dans la chapelle de la
maison mère à
Oberbronn.
-
Est-elle considérée comme Sainte ?
--> Des
procédures de canonisation ont cours depuis 1931. La dernière a été examinée par le Vatican
en 2011. Premiers
pas vers la béatification.
Le
19 décembre 2011, Elisabeth Eppinger a obtenu le statut de Vénérable
Servante de Dieu par décret sur l’héroïcité des vertus promulgué par
Benoît XVI.
Explications
sur la béatification et la canonisation : ICI
(Portail de la liturgie catholique)
Infos
2018 : suite à la reconnaissance d'un miracle par le Vatican, Elisabeth
a été béatifiée ce 27 janvier 2018. Là voilà bienheureuse.
- Qui
est son fidèle bras droit, l'Abbé Jean-David Reichard ?
(texte fusionné, issu du Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l'Alsace
de Fr. Édouard
Sitzmann - Edition 1910) :
Agrandir ici
ou cliquer sur l'image.
Niederbronn,
berceau de la Congrégation
Auteur : BERNHOETT, Charles
Éditeur : Bernhœft Ch (Luxembourg)
Date d'édition : 1898
Situation centrale
Photo originelle sans fléchage ni légende : Eric
Senet - Séminaire Flam's à l'Hôtel Mercure
Niederbronn - 2013 - Merci.
La situation du Couvent
montre une fois de plus la proximité des divers lieux de culte,
la cohabitation pacifique et la tolérance religieuse de la
commune.
Païens (romains)... Protestants, Juifs, Catholiques...
Cette ouverture est encore de mise de nos jours et la chorale oecuménique dirigée par Mme
Reiss en témoigne.
Dans la Revue
catholique d'Alsace de Juillet 1906, L.G. Gloeckler consacre
un chapitre à Jacques Ignace Simonis, 3e Supérieur de la Congrégation et ami
de son frère curé..
Dans son écrit, il apporte de nombreuses précisions dont nous noterons des
extraits dans cette page en lettres italiques jaunes
Le Revue intégrale est disponible
pour lecture sur gallica.bnf (Identifiant : ark:/12148/cb34444695k/date). .
Elisabeth
Eppinger [...] se sentant plus tard appelée à fonder elle-même une Congrégation de
soeurs, pour soigner les pauvres et surtout les malades à domicile, elle parvint à déterminer, non sans peine,
le curé Reichard, à acheter, de la famille Voegelé, une petite maison à un étage, dans laquelle les soeurs d'école avaient été en location peu auparavant...
Pour 6000 fr. un jardin attenant, avec installation pour corroyer, 10.000 fr. une échoppe de Mme veuve Witt à raison de 2.700 fr., soit 18.000 fr.
Tout était payé, le 28 août 1849, quand Elisabeth, qui, dès le 15 juillet, portait l'habit de
novice, fut transférée,
dans le carrosse du vicomte de Bussière *, de sa maison paternelle en son petit
couvent.
[...] C'était le grain de sénevé qui devait grandir, devenir
un arbre et pousser ses branches en France, en Allemagne, en Hongrie, en Belgique, etc.
Les premières
stations furent : Reichshofen, 8 avril 1850 ; Brumath, 24 avril 1850; Mommenheim, 13 juin 1850 ;
Andlau, 6 août 1850 ; Hochfelden, 17 octobre 1850 ; Haguenau, 16 décembre; Wasselonne, 19 décembre 1850 ; enfin le
27 décembre, Neunhofen. L'année suivante le nombre de nouvelles stations de soeurs garde-malades alla en
augmentant.
[...] On perça vers l'ouest, le mur du rez-de-chaussée, pour adapter un choeur.
[...] Entre temps, vu l'affluence des postulantes, il avait déjà fallu construire un couvent plus vaste dont la première pierre fut posée le 13 mai 1850.
Le 25 septembre 1851, M. Reichard posa la première pierre
de la chapelle du grand couvent, et le 21 décembre 1852 Mgr Raess
vint la consacrer solennellement.
*
Remarque : le vicomte de Bussière qui conduisait Elisabeth est précisément
Marie-Théodore Renouard de Bussière, âgé alors de 47 ans.
Il fut d'abord secrétaire d'ambassade, ethnologue (voir ses propos sur les
Pyramides et son portrait : ici),
puis durant trois années maire de Reichshoffen, habitant le château (celui
construit par Jean de Dietrich).
Après ses Lettres sur l'Orient, Il se tourne vers l'écriture plus
religieuse :
Alphonse Ratisbonne, L'enfant de Marie - un frère de plus, Histoire de
Sainte-Odile...
Comme
nous le verrons infra, l'ancien couvent est en travaux en 2014.
Il s'étend entre l'avenue Foch et la rue Elisabeth Eppinger.
Au N°4, à l'entrée
principale, une plaque de la Congrégation avec un extrait de la Bible
(Ancien Testament. Is = Isaiah, c'est-à-dire Esaïe / 12:3 signifie chapitre 12,
verset 3)
Niederbronn est décidément une ville où l'eau est une référence !
Ici l'eau métaphorique des "sources" du salut...
Actuellement encore, une messe est célébrée chaque jour
dans la chapelle Saint-Joseph.
Le Vitrail central de la chapelle représente
d'ailleurs E. Eppinger et JD Reichard.
Sur l'Eglise catholique
Saint-Martin en face, une autre plaque commémorative.
Si on
poursuit sur l'Avenue
Foch (sens opposé au Centre Ville), on aboutit au Musée Archéologique, puis
à un Rond-Point qui donne sur la Route de Reichshoffen...
En face de nous un
magnifique bâtiment,
construit également par la Congrégation et qui fut une annexe (Couvent des
frères).
Le 4 juin 1853, Reichard acheta pour 4000 fr. la maison du tuilier Jean Léonard
et en août 1854, pour 2.600 fr. la propriété Lehmann.
Il aménagea le tout pour un couvent de frères, lesquels devaient
servir les prêtres à l'autel, conduire les voitures et cultiver les terres à l'usage de la Congrégation.
M. le chanoine Doffner, confesseur extraordinaire des soeurs, bénit leur chapelle...
Plus récemment, ce
bâtiment a été
revendu et abrite désormais des appartements privés.
A sa gauche, le
long de la
route, il subsiste un crucifix
avec des roses rouges artificielles
déposées en hommage à Elisabeth Eppinger.
A la droite du bâtiment, le cimetière des Soeurs du Très Saint
Sauveur.
Il fut béni en juin 1853 ; on
l'agrandit en 1854 et le père Schlosser, jésuite y prêcha le 15 octobre de
la même année, devant la croix en fonte de fer qu'on venait d'inaugurer.
Trois remarquables pierres tombales blanches. Au milieu, celle dédiée à
Elisabeth Eppinger.
A gauche, celle du co-fondateur de
la Congrégation, l'ami fidèle et efficient,
l' Abbé Johannes-David (Jean-David) Reichard, né d'une mère
protestante.
A droite, moins connu, le
talentueux homme de coeur et d'esprit, Ignatius (Ignace) Simonis.
Docteur
en théologie, chanoine-honoraire de l'église cathédrale de Strasbourg, Supérieur
des soeurs du Très-Saint Sauveur de 1872 à 1903, vaillant défenseur de la
Sainte Eglise,
de la Congrégation dont il fut chargé. Père, infatigable Administrateur et
Propagateur. Il s'endormit pieusement dans le Seigneur, le 11 février 1903, âgé
de 71 ans.
Il
publia de nombreux articles afin de
défendre les intérêts de l'Eglise et préserver l'opinion publique de se
laisser duper en politique.
Il écrivait aussi dans les journaux de France, notamment dans La Croix, sous le
pseudonyme Le sage.
Monseigneur
Raess nomma Sattler au poste de supérieur à Marienthal, le 16 février 1872,
et Simonis dut s'installer à Niederbronn le 9 mars suivant.
Simonis malgré sa répugnance première, était l'homme qu'il fallait pour
développer une oeuvre si foncièrement chrétienne et si éminemment sociale.
Le nouveau supérieur allait entrer dans sa 42e année, quand il vint résider
à Niederbronn, dans une maison vis-à-vis de la Synagogue. Il y logea les
orphelines.
De moyenne taille, il se distinguait par un esprit qui s'était approprié tous
les genres du savoir; aussi bien trouvait-il peu d'émules parmi le clergé
d'Alsace.
Son regard vif et pénétrant, le fin sourire de ses lèvres dénotaient
la sagacité de son intelligence et faisaient prévoir ses réparties
spirituelles.
Les traits de son visage portaient l'empreinte d'un coeur aimant Dieu et le
prochain, d'un coeur qui, comme un aimant, savait attirer et pour ainsi dire
fasciner les coeurs.
Aussi eut-il des amis sans nombre et ne connut-il d'ennemis qu'en
politique, carrière à laquelle il ne se vouait que par devoir,
Dieu ayant livré le monde aux vaines disputes.
Les
journées de Simonis étaient bien remplies. Aussi bien priait-il ses amis et
ses visiteurs de le laisser à ses occupations
et de ne converser avec lui qu'à
la table commune qu'il tenait largement ouverte pour tous.
Dans la seconde partie de son sermon prononcé le 12 juin 1866, à l'occasion de
l'approbation de la Congrégation de Niederbronn par le Saint Siège
(Remarque : La Congrégation avait été approuvée déjà par le gouvernement français,
en vertu d'un décret, signé le 6 novembre 1854, par Napoléon III, en son palais de
Saint Cloud.
- Précisons ici que c'est suite aux actions de la Congrégation face
l'épidémie de choléra),
Simonis
avait dit que l'Esprit-Saint se plaît a imprimer dans les coeurs des soeurs
garde-malades deux caractères.
Le premier consiste à aimer Jésus crucifié et à lui ressembler dans les
trois voeux de pauvreté, de chasteté et d'obéissance.
Le second à aimer le prochain et à se dévouer extérieurement, jusqu'au
sacrifice de la vie, en soignant les pauvres et les malades.
C'est cette double action du Saint Esprit dans les coeurs des postulantes,
des novices et des soeurs que Simonis,
dans ses conférences, ses sermons et ses
retraites,
chercha à seconder durant les 30 années de son pénible
ministère.
[...] La Révérente Mère Alphonse affirma que M. Simonis était prédestiné à
être supérieur de la Congrégation
et que sous son administration elle aurait un développement
prodigieux.
Il tenait à former dans la maison-mère
l'esprit des soeurs en vue de leur si périlleuse vocation, et à surveiller
dans les diverses stations,
qu'il visitait sans relâche et leur conduite et leurs intérêts temporels.
(Remarque
: à ce sujet, on peut notamment révéler deux affaires qu'il avait mises à
jour;
Soeur Théophile,
[..], qui de Vienne, envoyait ses soeurs quêter en Allemagne, et faisait de folles dépenses ;
blâmée par ses supérieurs, elle était mûre pour le schisme.
A Wurtzbourg, soeur Honorine, récalcitrante elle aussi, quitta plus tard ses soeurs schismatiques,
En 1880, elle tint une pension à Sponheim, près de Bingen, où elle fut assassinée
le 1er avril 1903, par son neveu Magnus Antoine Detrois, lequel fut guillotiné à Mayence 18 juillet
après !)
Retournons à la pierre
tombale du milieu, celle d'Elisabeth Eppinger. Y figure une tête de Christ souffrant,
image qui l'avait déjà tant
marquée toute petite lorsqu'elle voyait le calvaire devant lequel elle passait
puis priait...
Ce dernier se trouve à quelques pas de là...
Marchons sur la Route de Reichshoffen, à un moment prenons le
sentier pédestre qui longe la D662.
Le Christ qui est à l'origine de la vocation d'Elisabeth Eppinger
et qu'elle côtoyait, à qui elle s'adressait, pour qui elle priait, lorsqu'elle accompagnait ses parents aux champs.
L'inscription sur le pied du
calvaire précise qu'il a été érigé par Mathias Blum (encore un rapport avec la
fleur)
et sa femme de Niederbronn, en 1826,
soit douze ans avant la naissance d'Elisabeth Eppinger.
D'après les inscriptions,
le calvaire a été rénové en 1877, soit dix ans
après le décès d'Elisabeth Eppinger,
par un certain Bruner (nom en rapport avec la fontaine cette fois) de
Reichshoffen.
Encore une rose rouge déposée...
Les fleurs gravées des deux côtés du pied de l'édifice.
En
face, le "Moulin"
de la famille Mellon (chambres d'hôte et gîtes).
En revenant sur nos pas, à
quelques mètres, un banc propice à la méditation et dédiée à Suzanne
Dietrich...
Au retour vers le Centre de
Niederbronn, on pourra passer devant le 60 rue du Général de Gaulle (maison natale d'Elisabeth Eppinger).
Autres indices de la présence de la
Congrégation à Niederbronn. Il faut cette fois, prendre la direction de
Phillispsbourg.
Rue Charles-Matthis, Chemin du Martinet, sentier de la Chapelle (en parallèle avec la Route de
Bitche, D 1062)
avec la chapelle Notre Dame du Wasenberg (à pas confondre avec la Wasenbourg), Si on
poursuit rue du Breitenwasen, on arrive en Lorraine.
Dans la Revue
anthropologique- Paris de 1923, une allusion au Pfaffenberg...
et à la chapelle.
Charles
Matthis donne d'autres précisions dans
L'Homme préhistorique : revue mensuelle illustrée d'archéologie et d'anthropologie
préhistoriques - 1913
publiée sous la direction de MM. le Dr Chervin & A. de Mortillet
Transfert d'un lieu de culte païen vers un lieu de culte chrétien...
Bien entendu, un tour jusqu'à la
maison- mère d'Oberbronn s'impose.
Encore quelques extraits de la Revue catholique d'Alsace (Juillet 1906), pour
donner des détails sur les transactions et son évolution.
Dès le 24 juin 1858,
Reichard avait transféré le
noviciat au château d'Oberbronn, tout en résidant avec Soeur Alphonse, au couvent de Niederbronn.
La renommée de Simonis et surtout la bonne gestion
des affaires ayant contribué à multiplier les vocations, la Congrégation se vit forcée d'agrandir le noviciat
de Niederbronn.
Le supérieur chercha d'abord à acquérir les maisons et les jardins qui avoisinaient le
couvent, mais les propriétaires exigeaient des sommes folles...
Comme le château d'Oberbronn, avec son vaste parc, acquis en 1857, était tout indiqué pour
pourvoir à tous les besoins d'agrandissement,
dans le présent et dans l'avenir, Simonis fit d'abord exhausser en 1879, le logis des Hohenlohe, d'un étage,
prolongea
l'aile gauche pour y établir une chapelle et s'installa
lui-même
Comme le nombre des soeurs augmentait d'année en année, et qu'à
Niederbronn, l'emplacement était insuffisant, le couvent profita de la mise en vente du
château d'Oberbronn et de ses dépendances qu'il acquit par l'entremise du curé pour la somme de 60.000 francs, y compris un grand nombre de meubles,
le 17 décembre 1857.
Pour couvrir une partie des dépenses on vendit la ferme en
Lorraine pour 40.000 fr.
Le vieux château des Seigneurs d'Oberbronn, renouvelé en 1587, par Louis comte de
Linange-Westerbourg, échut, par suite de mariages et héritages aux princes de Hohenlohe - Waldenbourg -
Bartenstein, qui demeuraient dans les bâtiments supérieurs, situés près la forêt, et aux comtes de
Lawenhaupt, qui résidaient dans les bâtiments inférieurs,
occupés actuellement par le supérieur et les aumôniers. Les propriétés des Hohenlohe, qui avaient émigré, furent vendues comme bien national
et achetées finalement par le comte de Strahlenheim, époux d'Augusta Carola de
Loewenhaupt.
Celui-ci agrandit et embellit le domaine, qu'il laissa a sa fille
Guillemette Louise, épouse du fameux constructeur de l'horloge de Strasbourg,
Jean Baptiste Schwilgue, lequel décéda à Paris, 5 décembre 1856, âgé de 80 ans.
La veuve comtesse de Strahlenheim, vendit le château, du consentement de son
frère et sa soeur, copartageants
Les orphelines, élevées jusqu'alors à Oberbronn,
furent logées à Niederbronn dans la maison qu'occupaient les supérieurs et les aumôniers en face de la
synagogue,
et l'on affecta la maison-mère de Niederbronn au logement des soeurs âgées et infirmes
tandis
que l'ancien couvent des frères, près du cimetière, servit à héberger les soeurs tombées en
enfance. (sic)
Lors des conflits de 1870,
les locaux ont été réquisitionnés, tout comme le Couvent des Frères et le Vauxhall.
Les sœurs ont été d'un
grand secours et ont contribué à recueillir et soigner les blessés à
Niederbronn lors de la bataille sanglante de Froeschwiller (Reichshoffen) dès le
6 août 1870
(voir à ce sujet page netcomete ici
.)
Issu de l'ouvrage (1921) de Luzian Pfleger évoqué
en haut de page.
Revenons à Elisabeth Eppinger,
réputée extatique dès l'été 1848... à l'aube de ses 34 ans...
La réputation d'Elisabeth
Eppinger va au-delà du village, au-delà du canton, certains sont attirés de
très loin pour la voir et entendre ses révélations
comme le précise en 1880 (treize ans après la disparition
d'EE),
François-Noël Le Roy de Sainte-Croix
dans son ouvrage bien intéressant et agréable à lire,
Les dames d'Alsace devant l'histoire, la légende, la religion et la
patrie,
où il lui consacre un chapitre :
Digitizing sponsor: Google
Book from the collections of: Oxford University
Collection: europeanlibraries
"Elle a fait parler
d'elle par des milliers de bouches et elle a ému plus d'un coeur,
chagriné plus d'une conscience, alarmé plus d'une imagination."
Cliquer ICI
pour l'ouvrage intégral et lire notamment les pages 55 à 62.
Voix prophétiques, ou Signes, apparitions et prédications
recueillis principalement des annales de l'église
touchant les grands
événements du 19e siècle et l'approche de la fin des temps
par l'abbé J. M. Curicque Marianna De_Marinis -1871
(quatre ans après la disparition de EE)
V. Palmé - Éditeur - Pages
470 à 473
Lien
books.google sur l'intégralité de l'ouvrage
Mais des
livres ont été écrits de son vivant...
Par exemple par l'Abbé Claude-Ignace BUSSON
qui était venu lui rendre visite à plusieurs reprises.
Premières
lettres de l'Extatique de Niederbronn et ses révélations
- 1850
Besançon, Paris
Trois
extraits
Nombre d'habitants et
confessions - Page 10
La première famille de confession
catholique - Page 71
Où l'on évoque l'église Saint-Joseph
(du Couvent) - Page 259
Lien
google.books
sur l'intégralité du livre
Petite parenthèse, à propos de la confession
juive à cette époque.
Un mensuel allemand évoque M. BLOQUE qui après avoir exercé de hautes fonctions
dans la communauté juive de Paris revient fonder une école dans sa ville natale, Niederbronn.
In: Monatsschrift für Geschichte und Wissenschaft des
Judentums, Berlin 1851-1939.
Date: 1862
Data provider : Universitätsbibliothek JCS Frankfurt am Main
Provider : Judaica
European
Remarque :
Selon les ouvrages et leurs dates de publication, la Congrégation des Soeurs du
Très
Saint Sauveur
est aussi appelée Congrégation
des filles du Divin-Rédempteur à Niederbronn, Congrégation des filles du
Divin-Sauveur, voire du Bon Secours.
Après le décès d'Elisabeth
Eppinger, une polémique eut lieu quant à son testament
(remis en cause par une partie de ses frères et soeurs).
Bilan dans la Revue du notariat et de l'enregistrement, Contrôleur de l'enregistrement
- 1870
Cliquer sur
le lien ici,
télécharger le document et lire les pages 189 à 194.
De nombreuses cartes
postales représentant le couvent circulent au XIXe et XXe
siècles;
En voici une de 1909 (partiellement
reproduite)
De nos jours, au n°4
de la rue Elisabeth Eppinger, c'est le Groupe Saint-Sauveur qui gère depuis 1999,
l'EHPAD
et le Centre de soins infirmiers.
L'Association de droit privé a son siège à Mulhouse. Il est noté dans son site que
:
Pendant de longues années, ces établissements (cliniques - maisons de personnes âgées, maisons d'enfants...) ont été gérés par les religieuses qui en assumaient toute la charge, aidées de quelques collaborateurs. Cependant, voici une vingtaine d'années face aux nécessités du moment et afin de pouvoir poursuivre son service, la Congrégation a décidé de créer des Associations de Gestion de ses établissements, en faisant appel au concours éclairé et compétent de nombreux
laïcs."
En 2014, début des travaux
d'agrandissement (nouvelle aile prévue) et de rénovation (modernisation),
en respectant les prescriptions de l'Architecte de France
et les nouvelles normes (/inondation).
L'aumônerie
disparaît début mai 2014.
L'ancien porche retrouvera
sa place à la fin des travaux. En attendant, une nouvelle aile sera construite
à gauche (avenue Foch)
La parcelle (Réf.
cadastrales : SEC 10, PAR 58)
est dans un périmètre où des vestiges
ont été trouvés
(entre les bassins de la source romaine, les anciens thermes, la rue des
Romains, l'Eglise Saint Martin...)
Ma question : dans les années 1850,
lorsque le Couvent et la Chapelle ont été construits, agrandis à partir du Kloesterle,
des excavations ont forcément eu lieu.
Qu'a-t-on découvert comme vestiges (païens) ?
Autre question : lorsqu'en 1926,
l'autorisation des jeux fut donnée dans la ville thermale, cela pouvait-il
poser un problème de cohabitation (Soeurs / Jeux, salle de bal...au Casino) ?
Quoi qu'il en soit, la Maison-Mère n'était déjà plus à Niederbronn (où des
enfants étaient élevés et des soeurs retraitées logeaient).
Piste
à
creuser ?
le répertoire
des manuscrits du grand séminaire dressé en 2011 par L. Schlaefli,
où l'on trouve le nom d'Elisabeth Eppinger, Mathias Blum, des textes sur
d'anciens curés de Niederbronn,
mais aussi des détails sur des usines : imprimerie Ehrsam, De Dietrich...
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