NIEDERBRONN-les-Bains

HISTOIRE

Autour de l'actuelle Place des Thermes

Sources -> Maisons de bain -> Vauxhall -> Casino


Hier in diesen von den Römern schon angelegten Bädern umspülte mich der Geist des Altertums,
 dessen ehrwürdige Trümmer in Resten von Basreliefs und Inschriften, Säulenknäufen und -schäften mir aus Bauerhöfen,
 zwischen wirtschaftlichem Wust und Geräte, gar wundersam entgegenleuchteten.
Goethe
- Dichtung und Wahrheit - Tome X / Extrait sur Niederbronn

 

Le premier ayant évoqué Niederbronn et ses sources dans un livre
 (Commentaires sur les bains et eaux minérales européennées en 3 dialogues)
 fut le professeur, physicien Ioannes Guinterius Andernacus dit aussi Johannes Winter von Andernach
 (ou aus Andernach puisqu'il venait de cette ville).
En français Jean-Gonthier d’Andernach, comme la rue actuelle à Niederbronn.
 Vu également orthographié Jean-Guinther d’Andernach dans un livre du XIXe .
Son ouvrage date de 1565 et il écrivait le nom de la commune
NIDERBORN
(on revient là à l'hypothèse du nom qui provient de la famille BORN, vassaux des Lichtenberg et ayant vécu à la Wasenbourg).


Les Celtes associaient déjà des divinités aux sources,
 les (Gallo-)Romains, à en juger les vestiges des thermes de la Place Jean-Marchi 
et les découvertes archéologiques depuis des siècles, avaient créé à Niederbronn un espace thermal digne de Bliesbrück.

Dans son ouvrage "Les eaux de Niederbronn" datant de 1860, Le Docteur Jean Kuhn 
nous donne des précisions :


(Nota bene : il n'évoque pas le passé celte, ce sera l'oeuvre de Charles Matthis.)

Effectivement, du début à la fin du Ve siècle des destructions et reconstructions ont effacé progressivement les traces romaines : 
invasions barbares (Vandales, Suèves...), installation des Francs dont on a retrouvé des tombes, nouvelles invasions (Huns, Alamans).
Mais même si le visage de la ville en était sensiblement changé, les sources ont continué à être utilisées. 
D'ailleurs au XVIe s. le Comte Philippe V de Hanau-Lichtenberg avait guéri de la goutte grâce à l'une d'elle.
Par gratitude, il fit curer les deux bassins qui subsistaient et y rajouta une pyramide.
Et c'est lors de ces travaux qu'eurent lieu les premières découvertes officielles de traces romaines (300 monnaies jetées dans les bassins...);
 Roesslin qui y assiste, les décrit dans son ouvrage.
Empreintes romaines mélangées à des empreintes médiévales.
Le Docteur Jean Kuhn les détaille  dans son guide de 1860 :

Une gravure de Jean Striedbeck, éditée en 1753
  sous le titre De fonte medicato Niederbronnensi (source médicinale de Niederbronn)
est une information visuelle sur la localisation des bassins et des travaux effectués par Philippe de Hanau.

A noter que le bas de cette gravure est repris dans un ouvrage de Charles Matthis
 Niederbronn et ses environs, nouveau guide du baigneur et du touriste 
(emplacements de sources thermales de Niederbronn). Par contre le haut n'y apparaît pas.
A remarquer : l'église qui y figure ne correspond à aucune des actuelles (au niveau  emplacement.
De plus, l'église protestante ne fut construite qu'en 1763, la catholique en 1886).

Précisions de Joanne et Lepileur dans leur ouvrage sur les Bains d'Europe

Qu'en dit Jean Kuhn ?

Début d'un renouveau autour des thermes...

(remplaçant la première, celle du fameux Jean-Gonthier d'Andernach)

Cette fois, donnons la parole à Camille Kuhn et à  son guide de 1905

Sans cesse on évoque un Vauxhall, noté parfois Wauxhall... 
On pourrait supposer que le terme vienne de "walk", marcher : donc sorte de maison de Promenade, ce qui était le cas au départ.

Mais on constate qu'en réalité le véritable Vauxhall doit représenter  une maison pleine d'animation. Origine du terme de Vauxhall : lire lien wiki ICI

D'après Dominique Jarassé qui dans sa thèse de 1992 a étudié et comparé les thermes romantiques en France dans la première moitié du XIXes,
le Baron de Dietrich construit un établissement thermal, "La Maison de le Promenade" 
avec bains et promenoir au rez-de-chaussée et salles de réunions à l'étage.
 Un petit pavillon à piliers de bois recouvre la source principale. 

Avènement de la Révolution de 1789. La famille de Dietrich en subit les horreurs (voir page netcomete sur la fonderie).

Le bâtiment est confisqué.
 Niederbronn ne change pas d'aspect, par contre son eau est officiellement reconnue en 1806 et analysée par les instances départementales.

Et l'on reparle alors de la construction d'un véritable Vauxhall et de travaux urgents à entreprendre :
En 1826, Frantz Reiner publie Considérations générales sur les établissements de bains de Niederbronn; de l'urgence de leur complète réorganisation.

En voici trois extraits :

Un  Vauxhall voit le jour en 1827 avec arcades servant de promenoir. 
Le pavillon à piliers de bois recouvrant la source est toujours visible.
La Commune acquiert la Maison de la Promenade en 1831...


Titre : Niederbronn : vue d'une des maisons qui sont au bas de la promenade
Éditeur : Paris Levrault (Strasbourg)
Date d'édition : 1835

Cependant nous lisons ces propos, dans le guide pittoresque du voyageur de 1834 :


Niederbronn. Vue de la Promenade de la Source et du Vauxhall
Auteur : ROST (graveur)
Éditeur : Simon E (Strasbourg)
Date d'édition :
1850 
In Souvenir des bains et des environs de Niederbronn
Album de douze planches gravées sur acier et un texte descriptif par M. de Ring

Un autre ouvrage demande des remaniements au niveau du pavillon.
- La Naïade de Niederbronn
et Une Journée de Niederbronn, ouvrage écrit par
Paul LEHR
 (Deux épîtres / sous forme de poèmes).
La Naïade de la source le supplie de plaider sa cause
pour faire des travaux... Le post-scriptum de l'auteur
datant du 22 juin 1856, montre que les travaux sont alors achevés.


Ouvrage que je vous invite à découvrir en entier : ICI sur gallica. 
Vu également chez des bouquinistes de Strasbourg (dont une version illustrée par la fille de l'écrivain).

En effet, en 1855, sous la houlette de l'architecte Morin, est construit un promenoir en continuité avec le pavillon de la source,
 comme la trinkhalle à l'allemande selon D. Jarassé.

Niederbronn : vue de la promenade
Auteur : Baltzer, D. (lithogr)
Éditeur : Baltzer D (Strasbourg)
Date d'édition :
1860

En 1857, le Docteur Klein fait une présentation plaisante des lieux.

En 1867, James Constantin précise :


Promenade de la source et du Vauxhall
Auteur : Hancke, Charles. Illustrateur
Auteur : Vix-Reichardt (lithogr)
Auteur : Fassoli, Charles((lithogr)
Éditeur : Fassoli Ch (Strasbourg)
Date d'édition :
1869

Un an après la gravure ci-dessus,  la guerre de 1870/71.
Le Vauxhall est alors cité comme hôpital militaire.


Luzian Pfleger évoque les soeurs de la Congrégation du Très Saint Sauveur.
Les blessés des combats (bataille de Froeschwiller...) sont pris en charge dans le Couvent Saint-Joseph, dans l'annexe (Couvent des frères)
 et dans l'établissement thermal que l'auteur nomme Bauxhall !! (encore une retranscription différente; de Bauxhall à Boxon il n'y a qu'un pas !) 
qui abrite alors 200 soldats malades et blessés.

Et contrairement à certaines allégations qui prétendent que sous Bismarck
 seuls les bains de l'autre côté du Rhin ont été mis en valeur, la vie reprend... Et l'aura de Niederbronn aussi...


Les premières photos voient le jour...


Charme des kiosques devant l'Hotel Kurhaus  (L'Hôtel Matthis à gauche) - 1898 

En 1880,  Joanne et Lepileur dans leur ouvrage sur les Bains d'Europe,
 donnent une description très intéressante et agréable du Vauxhall
et de la station thermale en général.


Une fontaine agrémente le lieu.


Titre : Eau minérale purgative, chlorurée, alcaline, lithinée, arsénicale, ferrugineuse  de Niederbronn (Alsace)
Date d'édition : 1880


C'est durant cette période pacifique, faste au niveau culturel, 
que Charles Matthis reprend la direction de l'hôtel la Chaîne d'Or,
et qu'il rénove les bâtiments à côté du Parc pour y établir l'Hôtel Matthis qui reçoit de prestigieux touristes.
 

Après la première Guerre Mondiale, Niederbronn est reconnue station hydrothermale.
Dans la foulée, sur demande demande du Conseil Municipal, le Conseil Général autorise les jeux (le Casino)
Niederbronn est la première en Alsace à pouvoir en bénéficier.


Source : gallica-BNUS

Le Casino prendra place au premier étage du bâtiment du Vauxhall. 


Titre : Chemins de fer d'Alsace et de Lorraine. Niederbronn-les-Bains : 
station thermale et climatique, centre de tourisme... 

Auteur : Kister, R. (affichiste)
Éditeur : [Chemins de fer d'Alsace et de Lorraine] (Strasbourg)
Années 30

La gare à cette époque

Magnifique bâtiment  du café central, à deux pas du Vauxhall.

Mais la deuxième Guerre mondiale détruit plus du tiers de la ville, des arcades, des bâtiments charmants...
(voir des photos de l'après-guerre sur le site niederbronn.canalblog : ICI)

Niederbronn, comme toujours, s'est  reconstruite... et agrandie !

Le Casino occupe tout le bâtiment et fait désormais partie du groupe Barrière avec ses divertissements : 
de nombreux jeux, dancing, restaurants, bar, spectacles, cinéma, autres thèmes d'animation (et même des coffrets cadeaux) !

Un autre bâtiment a été consacré aux thermes. Il est construit à part mais sur la même place.
 Il a été privatisé en 2013 et propose de nouvelles formules de cure ou de détente.

La source reste propriété de la ville.

.
Merci à Marc Ledogar pour sa série de cartes sur le canton. A droite, l'artiste de passage à Niederbronn.

Je lui dédie cette page, ainsi qu'à Raymond Domenech, Michel G... VIVI...

 

 


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